L’étude, publiée par des chercheurs de l’université de Barcelone, en est au stade préliminaire et nécessite de plus amples vérifications.
Les conclusions sont à prendre avec des pincettes mais elles interrogent. Des scientifiques espagnols de l’université de Barcelone ont annoncé avoir retrouvé des traces de nouveau coronavirus dans un échantillon d’eaux usées de la ville datant de mars 2019, soit il y a plus d’un an. Dans la capitale catalane, les premières traces de Covid-19 remontaient jusqu’à maintenant au mois de janvier 2020.
Pour faire ces découvertes, les chercheurs ont analysé des échantillons d’eaux usées sur une période allant de janvier 2018 à décembre 2019, en effectuant des tests PCR. “Les niveaux de SARS-CoV-2 étaient faibles mais positifs”, a déclaré le responsable de la recherche Albert Bosch, également président de la Société espagnole de virologie.
“Barcelone est un important centre pour le commerces et les affaires. La ville accueille généralement des événements massifs qui attirent des visiteurs du monde entier. Cependant, il est probable que des situations similaires se soient produites dans d’autres parties du monde et qu’ils aient eu des cas de Covid- 19 qui sont passés inaperçus”, écrivent les auteurs de l’étude.
Des vérifications à venir
Leurs travaux publiés de manière préliminaires sur medrxiv sont pour l’instant à l’état de pré-publications et nécessitent de plus amples vérifications indépendantes. La communauté scientifiques espagnole reste d’ailleurs pour l’instant plutôt circonspecte face à ces découvertes, soulignant que des croisements de données seront indéniablement nécessaires, et que la méthodologie devra être scrupuleusement passée en revue.
Plusieurs soulignent notamment le risque de faux-positifs. “En raison des dates et du lieu, c’est trop loin de tout ce qui a été détecté jusqu’à présent. Il y a des villes avec plus de visiteurs internationaux que Barcelone et elles n’ont pas détecté le virus dans leurs analyses rétrospectives des eaux usées”, explique ainsi à El Pais, Fernando González, professeur de génétique à l’université de Valence.
Une première étude et des pistes d’explications qui ne convainquent pas non plus Luca Cozzuto, coordinatrice de l’analyse des données au Centre de régulation génomique de Barcelone. “Il faut imaginer un très grand nombre d’étrangers venant à Barcelone en vacances pour laisser des particules virales dans l’eau, sans infecter personne d’autre. Ou alors il y a eu une épidémie cachée avant septembre. Je pense que ce type de conclusions assez extraordinaires nécessitent des preuves très solides”, conclut-elle.
Huffingtonpost