Le Premier ministre Ousmane Sonko était l’hôte de Matam, samedi dernier. Il a exprimé, sa volonté de transformer la région de Matam en un pôle économique majeur du pays. Lors du lancement de la 4ème édition de la Journée nationale «Sétal Sunu Réew», tenue au marché central de Matam, il a annoncé un plan ambitieux pour l’exploitation et la transformation locale du phosphate extrait dans la commune de Ndendory.(Correspondance) – Pour sa première sortie officielle dans la région de Matam, le Premier ministre a clairement exprimé son rejet de l’exportation brute du phosphate de Matam, considéré comme l’un des meilleurs en termes de qualité. Selon lui, l’option est d’extraire et de transformer dans la région tout ce gisement, en créant ainsi une chaine de valeur complète de l’extraction à la transformation et même de la distribution. Ousmane Sonko indique qu’il faudrait que le Sénégal puisse profiter à partir de ce phosphate, de l’engrais phosphorique pour booster l’agriculture partout au Sénégal. «Matam doit devenir un poumon économique grâce à une meilleure exploitation et transformation locale du phosphate en engrais phosphatés pour améliorer les rendements agricoles et lutter contre l’exode rural», affirme Ousmane Sonko. Puis il ajoute : «Avec ce nouveau régime, le phosphate sera exploité, transformé et distribué au Sénégal, contrairement aux anciens régimes qui le confiaient à des personnes qui l’exploitaient avant de le vendre à l’extérieur. Cela va créer des milliers d’emplois supplémentaires pour que les jeunes puissent rester dans cette localité». Le chef du gouvernement affirme que le Sénégal sera développé, et Matam doit devenir l’un des pôles régionaux de développement du pays, avec pour priorités l’agriculture et l’élevage. Le chef du gouvernement rêve d’un Sénégal exportateur de riz, grâce aux phosphates. «C’est ça l’objectif du gouvernement qui est différent de celui de ce qui se faisait avant où les multinationales venaient extraire nos ressources nous laissant dans une extrême pauvreté», dit-il, ajoutant que cette façon d’exporter le brut faisait que le chômage s’accentuait et les jeunes prenaient les chemins de l’Europe. Dans la perspective de concrétiser cette transformation, une délégation dirigée par le ministre de l’Industrie se trouve actuellement au Maroc pour étudier les techniques de production d’engrais phosphatés utilisées par ce pays, reconnu pour son expertise dans le domaine, selon Ousmane Sonko. D’après lui, le phosphate marocain, transformé au Maroc, a fait de ce pays le premier producteur au monde. Tout ce qui tourne autour de l’engrais phosphorique et métaux rares a permis aujourd’hui au Maroc d’assurer son développement en l’absence du pétrole et du gaz. Selon lui, c’est ce qui est à l’origine de la création de la plus grande université polytechnique en Afrique structurée autour de l’exploitation du phosphate. Amadou Issa KANE