Le fauteuil de maire de la ville de Podor aiguise bien des appétits. Même si la date du scrutin municipal n’est pas encore connue, des candidatures sérieuses se font signaler depuis quelques jours. Ce qui augure de belles empoignades pour la conquête de cette collectivité.
Qui pour succéder à Aïssata Tall Sall? Ou bien la nouvelle ministre en charge de la diplomatie sénégalaise va-t-elle briguer un nouveau mandat à la tête de la municipalité de Podor ? Ces questions sont ici sur toutes les lèvres depuis que de nouvelles candidatures sont dévoilées. Annoncées pour la fin mars ou au plus tard au mois de juin 2021, ces joutes électorales, défraient déjà la chronique dans le département de Podor, et particulièrement la commune éponyme.
Trois prétendants pour un fauteuil
Selon des sources proches de l’actuel édile, Aïssata Tall Sall qui entend consolider sa base locale à la suite de sa nouvelle promotion, va certainement briguer un troisième mandat. «Nous nous préparons activement pour cette échéance électorale. Le bilan du maire plaide largement en sa faveur et les populations de la commune vont vouloir que les belles réalisations soient poursuivies», confie un membre du mouvement «Osez l’avenir». Seulement, à l’heure de la recomposition politique, la tête de file de «Osez l’avenir» détient-elle toutes les cartes en main. La coalition Benno investira-t-elle un autre candidat ? Quid alors de sa réaction, si un tel cas de figure se poserait? Autant d’interrogations qui préfigurent de la faible marge de manœuvre de l’ex-socialiste.
Aïssata Tall Sall, une candidature de trop ?
Ă ces limites objectives viennent s’ajouter d’autres lacunes congénitales au mouvement Osez l’avenir, expliquent certains observateurs de la scène politique locale. «En dehors de sa figure emblématique, Aïssata Tall n’a jamais pu faire émerger de solides lieutenants à la base. Son mouvement ne bouge que si elle se présente à Podor, ce qui constitue un lourd handicap d’autant plus qu’elle dispose maintenant de charge ministérielle», notent ces mêmes sources qui n’excluent pas de voir la «dame de fer» revoir ses ambitions au profit d’un autre responsable de l’Apr et de Bby. Ce responsable pourrait-il être Mamadou Racine Sy, son rival des locales de 2014 qu’elle avait battu sur le fil du rasoir ? Mais une chose demeure sûre, Racine Sy prépare sa revanche en atteste la remobilisation des membres de son mouvement ‘Alsar’, observable ces derniers jours dans la commune. 2021 serait-elle la bonne date pour cet homme d’affaires réputé être proche de tous les régimes? En 2014, il avait réussi une belle performance en poussant le maire sortant jusque dans ses derniers retranchements. On se rappelle qu’un contentieux électoral l’avait même opposé à Aïssata Tall Sall avant que la Cour d’appel de Saint-Louis ne tranchât en faveur de cette dernière.
Racine Sy, une aventure ambiguë
L’homme d’affaires pourra-t-il encore une fois bénéficier de l’effet surprise pour jouer les premiers rôles lors des prochaines élections municipales. Rien n’est moins sûr, car il est difficile de se faire une idée de la représentativité de son mouvement «Alsar» dont la structuration locale pose problème. Hormis quelques apparitions sporadiques, Racine Sy et ses partisans brillent par leur absence sur l’échiquier politique local.
Moussa Diop, un baroudeur à l’affût
Autre candidature déclarée, celle de Moussa Diop le leader d’Ag/Jotna. L’ancien Dg de Dakar Dem Dikk a récemment exprimé sa volonté de briguer le fauteuil de maire de la commune de Podor. Mieux, il a même déclaré qu’il va s’opposer à «une troisième candidature à la base» comme il l’a fait au sommet (allusion faite à une éventuelle candidature de Macky Sall en 2024). En disgrâce au niveau de Bby et de Macky2012, il a pris le pari de creuser son propre sillon.
Abou KANE