Cent soixante-quatre poches de sang ont été collectées samedi et mises à la disposition de la banque de sang de l’hôpital régional El Hadji Amadou Sakhir Ndéiguène de Thiès, lors d’une opération de don de sang organisée par la section départementale de PASTEF, un parti de l’opposition).
Ce don de sang a été organisé en partenariat avec le bureau régional de l’association nationale des donneurs volontaires de sang.
Par cette opération, la section départementale de PASTEF a répondu à l’appel de son leader Ousmane Sonko, qui a récemment invité ses partisans à aller donner de leur sang, a expliqué son coordonnateur départemental Birame Soulèye Diop.
Cela fait suite aux préoccupations exprimées par le directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), relatives au manque criant de sang dont souffrent les banques de sang du pays, en cette période de pandémie.
‘’A partir d’aujourd’hui, nous choisirons une période durant laquelle nous allons les approvisionner (régulièrement) ’’, a annoncé M. Diop.
Un calendrier sera établi pour la tenue de ces dons, en relation avec l’assistant social de la banque de sang, a pour sa part assuré Abdourahmane Guissé, président de l’Association régionale des donneurs de sang.
La banque de sang de l’hôpital régional est ‘’déficitaire’’, au point que les soignants recourent le plus souvent au don parental, consistant à faire appel aux parents d’un patient pour qu’ils donnent de leur sang, a indiqué M. Guissé.
Ibrahima Seck, surveillant de service de cette banque de sang a noté que ce don de PASTEF est une ‘’action qui vient à son heure’’, en ces temps de pandémie où ‘’les donneurs ont tendance à fuir les banques de sang’’.
Il estime que cette quantité sera utilisée dans les délais de péremption du produit, à savoir un mois.
Le don de sang n’est pas ancré dans les habitudes des Sénégalais, déplore M. Guissé. Il estime qu’une mobilisation des partis politiques, dahira (associations religieuses), entre autres regroupements, à l’image de PASTEF, pourrait aider à résorber ce déficit ‘’périodique’’.
Selon Ibrahima Seck, surveillant de service de cette banque de sang, ‘’la demande est (largement) supérieure à l’offre’’ dans cette structure qui approvisionne toute la région de Thiès. La structure est obligée de déplacer souvent une équipe pour collecter du sang à travers la région.
‘’Chaque mois, nous collectons au minimum 200 poches, quelle que soit la situation. Ce qui est loin de satisfaire la demande’’, a-t-il déploré.
A Thiès, la banque de sang de l’hôpital régional est la seule ‘’qui fonctionne normalement’’, a-t-il soutenu. Celle de l’Hôpital Saint-Jean de Dieu, un établissement privé, ne peut pas passer certaines commandes, a-t-il ajouté.
La consommation mensuelle de la région était estimée en 2019 en moyenne à 500 poches. Cela correspond dans l’année à ‘’6.000 poches testées et consommées’’, a-t-il noté, précisant que toutes les poches ne sont pas utilisables.
Pour satisfaire la consommation annuelle, la banque table sur ‘’6.000 à 7000’’ donneurs, note-t-il relevant qu’elle avait atteint l’année dernière, et ‘’difficilement’’, le chiffre ‘’record’’ de 5.000 poches.
APS