Le président SALL admet, à demi-mots, que les manifestations de mars 2021 et de juin 2023, qui ont occasionné des dizaines de morts, découlent des déboires judiciaires d’Ousmane SONKO. Dans un entretien avec « Le Monde », il affirme que « les tensions politiques de ces derniers temps n’ont rien à voir avec la question du 3e mandat ». Selon lui, « le fond du problème, c’est une affaire judiciaire qui a débuté en mars 2021 avec l’arrestation d’un opposant », Ousmane SONKO, qu’il ne nomme pas.
Poussant les explications, Macky SALL souligne que c’est ce dernier qui « a appelé les gens à descendre dans la rue pour protester contre la justice et il y a eu des morts ». « En juin, lors de son procès, les mêmes appels à l’insurrection ont été lancés avec les mêmes conséquences », ajoute-t-il.
Ainsi, Macky SALL dont les collaborateurs ont tenté d’expliquer les manifestations par divers phénomènes, la saison de lutte clôturée pour l’ancien ministre de la Justice Malick SALL, le débarquement de forces occultes pour Aïssata TALL SALL, met tout sur le dos d’Ousmane SONKO. « Certains appellent à l’insurrection, à prendre le pouvoir par des méthodes antidémocratiques pour saper les fondements de la République. Ce sont des dangers pour notre pays. Mais même si le Sénégal peut être secoué, comme tous les pays, il résistera pour continuer sa marche », explique-t-il.
Interpellé sur la volonté de briguer un autre mandat qui lui a été longtemps prêtée, le leader de l’APR, qui balaie d’un revers de main, donne une réponse qui fait froid dans le dos. « La seule raison pour laquelle j’aurais pu me représenter, c’est si le pays avait été confronté à une menace sérieuse pour sa stabilité. Mais cette menace n’est pas arrivée », indique Macky SALL.