Tivaouane Peulh, une commune en pleine expansion située dans le département de Rufisque, fait face à une crise persistante d’accès à l’eau potable. Moins de dix quartiers sur la cinquantaine que compte la localité disposent d’un système d’adduction d’eau. Le reste, soit la majorité, vit dans des conditions précaires, s’approvisionnant tant bien que mal grâce à des puits, des pompes artisanales ou encore grâce à la solidarité de quelques voisins mieux équipés.
Dans des quartiers comme Médinatoul Mounawara, la situation est particulièrement alarmante. Des réservoirs d’eau visibles sur les toits, des bidons de 20 litres alignés devant les maisons, des va-et-vient constants vers les rares points d’eau… autant de signes d’un quotidien difficile. Pour les populations, cette pénurie affecte non seulement l’hygiène et la santé, mais également l’éducation des enfants contraints de chercher de l’eau tôt le matin avant de se rendre à l’école.
Selon Moustapha Niass SOW, délégué du quartier, repris par Le Soleil, plusieurs démarches ont été faites auprès des autorités, sans succès. Le réseau de distribution issu de l’usine de KMS 3 passe pourtant à moins de 100 mètres de certaines maisons, mais aucun branchement n’a été réalisé. La qualité de l’eau tirée des nappes souterraines est aussi remise en cause : non filtrée, elle expose les habitants à des risques sanitaires, notamment des maladies diarrhéiques.
D’après les témoignages recueillis par le quotidien national, cette crise de l’eau remonte à plus d’une décennie. Malgré l’urbanisation rapide de la zone et les multiples appels lancés, les habitants attendent toujours une réponse concrète de l’État et des services compétents.
Les populations interpellent à nouveau les autorités afin qu’une solution durable soit trouvée, estimant que l’eau, bien vital, ne devrait plus être un luxe dans une commune aussi densément peuplée que Tivaouane Peulh.
Babacar NGOM