La grippe fait actuellement des ravages à Dakar. Dans de nombreuses structures sanitaires, les services d’urgences sont envahis par des patients qui souffrent de cette épidémie. Un tour dans certains centres de santé de la capitale permet de se rendre compte de la situation de la maladie qui a fini de saturer tous les établissements sanitaires.
Samu Municipal. A l’entrée du bâtiment, à gauche, un groupe de personnes de tous âges fait la queue devant une petite fenêtre pour le paiement des tickets de consultation. A l’intérieur deux allées s’offrent aux visiteurs. L’une longe à droite vers la maternité et les autres services et de l’autre vers les salles de consultations. Des bancs accueillent les patients le long du couloir. Tous sont presque occupés. Dominés par la grippe certains d’entre eux sont même couchés sur les bancs. D’autres plus résistants font dos au mur ou s’adossent sur leurs accompagnants en attendant leur tour chez le soignant. A côté, un poste téléviseur est scotché sur le mur. Des bancs en dur carrelés font face à l’appareil. Des entrées et sorties de malades, soignants et accompagnants rythment les lieux. Blotti dans les bras de sa maman, le regard innocent, les yeux larmoyants, le nez qui coule, âgé de 3 ans, Mohamet Samaté souffre de la grippe depuis 2 jours. Selon sa maman, il ne ferme plus l’œil de la nuit à cause de cette épidémie. Pis, à en croire sa mère, il peine même à avaler quelque chose. «Nous ne fermons pas l’œil toute la nuit. Il ne cesse de pleurer et il a une forte fièvre. On m’avait prescrit un sirop pour la grippe que j’ai déjà acheté mais jusqu’à présent ça ne s’améliore pas. Nous sommes venus voir le médecin pour une consultation», renseigne la dame qui ne quitte pas son fils des yeux.
Maux de tête, courbatures, parfois des complications…, la grippe ne fait pas de cadeau aux populations. Dans les salles de consultations, les infirmiers et les médecins sont complètement débordés. Le constat est unanime. Les consultations pour un état grippal sont en très forte hausse, en cette période, selon Dr Yoro Mbow, médecin généraliste. Mieux elles occupent presque toutes les urgences. Un autre infirmier de renseigner que les enfants et les personnes âgées sont les plus touchés. Plus de 80 % des consultations les matinées sont des malades souffrant de grippe. Des statistiques que le spécialiste juge trop élevées. De son avis, il faut une bonne sensibilisation des populations. Selon lui, les gens ont tendance à utiliser des mouchoirs à papier, se moucher et les jeter dans la nature ou tousser sans protéger la bouche. «Ce sont des facteurs par le biais desquels on peut contracter la grippe. Il faut une bonne éducation du malade, surtout les enfants pour éviter des contaminations», prescrit-il.
Autre structure sanitaire, même constat. Au centre de santé des Hlm Grand-Yoff, la majorité des consultations concerne la grippe. Très exigüe, la structure sanitaire est submergée par les patients qui peinent même à avoir une place où s’asseoir. Ici, aussi la grippe caracole en tête des consultations. «Cela fait trois jours que je suis cloué au lit. J’ai mal partout. J’ai abandonné mon commerce pour le moment. Je vais suivre le traitement d’abord et les conseils de l’infirmier», déclare Ousseynou Thiam croisé devant le poste de santé.
Nabil Choucair ne fait pas exception à la règle. Ici aussi, on note un afflux important de patients. En ce qui concerne les enfants, le personnel soignant trouvé sur place renseigne qu’être vacciné ne met pas l’enfant à l’abri de la maladie. Dès les premiers signes de grippe, informe-t-il, il faut l’amener à l’hôpital pour se faire consulter. Pour les adultes, il est contre indiqué de prendre les boissons fraîches, car, elles accentuent les quintes de toux, facteurs aggravant de la maladie. Il est, plutôt, conseillé de s’alimenter chaud.
Samba BARRY