L’entente entre l’Etat et les enseignants, matérialisée par un nouveau protocole d’accord, n’est-elle pas sur le point de se détériorer ? En tout cas tout porte à le croire. La journée de grève et de protestation contre la discrimination des enseignants décisionnaires décrétée, hier, par trois syndicats d’enseignants du G7 ressemble à un signe annonciateur d’une année scolaire mouvementée. N’étant pas inscrit sur l’ordre du jour de leur point de presse d’avant-hier, les dirigeants du Sels, du Sels/A et du Snelas/Fc, ont évoqué les points d’accord qui avaient abouti à la levée du mot d’ordre de grève du G7 de l’année scolaire 2021-2022. Et c’est pour constater un manque de volonté politique permettant de les mettre en œuvre. «Le compagnonnage n’est pas profitable aux enseignants. Nous ne n’y retrouvons pas», constate le Sg du Sels, Amidou Diédhiou. Selon lui, à l’exception de la revalorisation des salaires des enseignants, plusieurs revendications ne sont pas satisfaites. En plus de la revalorisation des enseignants décisionnaires, les syndicats réclament l’attribution des parcelles, l’intégration dans la fonction publique des 5 000 enseignants recrutés sur la base d’un décret présidentiel, etc.
Selon lui, ces 5 000 enseignants attendent toujours leur intégration dans la fonction publique. Selon lui, ils attendent le nouveau ministre de la Fonction publique sur la prise en charge de la question des décisionnaires. «Il n’est pas dans les dispositions. C’est ce que nous constatons dans son attitude. Depuis la signature d’accord avec le ministère des Finances, accompagnée de la mise en place d’un comité de suivi, jusqu’à présent nous attendons. Rien n’est fait. Ce sera bientôt un an», déplore M. Diédhiou. Et de poursuivre : «Nous avons des doutes sur la rubrique des impositions sur nos salaires. Le ministre de l’Urbanisme avait promis de livrer les sites. Il avait donné un deadline plus tard au 31 décembre 2022. Jusqu’à présent, les parcelles ne sont pas attribuées aux enseignants. Que ça soit à Déni Birame Ndao, à Ziguinchor ou ailleurs. On n’a rien reçu».
La matérialisation de ces accords signés depuis 2018 a été à l’origine de la longue grève durant l’année scolaire 2021-2022. Le système éducatif avait connu d’énormes perturbations. Finalement, les autorités étatiques, les syndicalistes et des personnalités de bonne volonté se sont retrouvés autour d’une table pour décanter la situation. C’est à l’issue des rencontres de monitoring que les enseignants ont pu bénéficier d’une hausse des salaires sur la base d’une signature de protocole d’accord.
Salif KA