Le parti conservateur d’Angela Merkel remporte l’élection générale qui s’est tenue dimanche, selon les projections de la télévision publique, ce qui donne à la chancelière allemande les rênes du pouvoir pour un quatrième mandat de suite.
Il s’agit cependant de son plus mauvais résultat depuis qu’elle est à la tête de cette formation politique.
Face à elle, le parti populiste de droite nationaliste, Alternative pour l’Allemagne (AfD), fait une percée historique en envoyant au Bundestag, le Parlement allemand, entre 86 et 89 députés, à la suite de son résultat dans les urnes de 13 %. C’est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale que l’extrême droite entre au Parlement.
Le parti de Mme Merkel, la CDU, est crédité de 32,5 % des voix, ce qui est bien en deçà des 41,5 % d’appuis qu’il avait reçus lors des dernières élections, il y a quatre ans.
L’arrivée au Parlement de députés de l’AfD est un « grand test » pour l’Allemagne, a reconnu la chancelière qui espérait, « bien sûr », un meilleur résultat.
Parti anti-immigration et xénophobe, l’AfD fait mieux que ce que lui prédisaient les sondages les plus favorables. Créé en 2013, il n’avait reçu que 4,7 % des votes aux élections tenues la même année. Le bond de près de 10 points de pourcentage dans les urnes a été nourri notamment par la crise des migrants fin 2015, alors qu’Angela Merkel avait ouvert les portes de l’Allemagne à plus d’un million de réfugiés.
« Le futur gouvernement, quel qu’il soit, devrait se préparer à des temps difficiles », a averti Alexander Gauland, un des deux chefs de file du parti durant la campagne.
L’autre chef, Alice Weidel, a affirmé que son parti offrirait une « opposition constructive ».
Le parti social-démocrate du SPD arrive second dans les résultats de vote, avec plus de 20 % des voix. Les libéraux du FDP recueillent 10,5 % des suffrages, les écologistes de Grünen, 9,5 %, et la gauche radicale Die Linke, près de 9 %.
Les analystes prévoient que Mme Merkel tentera de se coaliser avec les libéraux et les verts, même si la tâche s’annonce ardue.
Mais le candidat du SPD, Martin Schulz, a déjà affirmé que son parti allait rejoindre l’opposition et qu’il ne ferait plus partie de la coalition de gouvernement. « Ce qui est particulièrement déprimant pour nous est la force de l’AfD qui, pour la première fois, ramène un parti d’extrême droite au Parlement allemand dans une position aussi forte. C’est un tournant », a reconnu Martin Schulz.
Un peu moins ébranlés par les résultats du scrutin, les libéraux du FDP se disent prêts à entamer des négociations avec la CDU d’Angela Merkel pour former un gouvernement de coalition.
« Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une coalition parce que le SPD a décidé unilatéralement de se retirer dans l’opposition », a déclaré le chef de file du FDP, Christian Lindner.
En entrevue à Radio-Canada, une professeure au Département de sociologie de l’Université de Montréal, Barbara Thériault, a estimé que le SPD faisait face à un double défi. « Il ne veut pas laisser la place à l’extrême droite et se refaire une image d’un parti social-démocrate, qui n’est pas juste lié à une coalition ». Faut-il discuter avec l’extrême droite ou l’ignorer? Mme Thériault estime que les Allemands doivent trouver une réponse à cette question.
Manifestations contre l’extrême droite
Quelques heures après la fin du scrutin, des centaines de personnes sont sorties manifester dimanche soir dans plusieurs villes d’Allemagne. Elles protestent contre le parti de droite nationaliste AfD, qui a enregistré une percée historique lors de ces élections.
À Berlin, un imposant dispositif policier encadrait le rassemblement d’environ un millier de manifestants devant la salle où avait lieu la soirée électorale de l’AfD.Les manifestants scandaient : « tout Berlin hait les nazis », « nazis dehors » et « le racisme n’est pas une alternative ».
En Europe, Le Pen se réjouit, les juifs s’inquiètent
L’arrivée de l’AfD au Parlement a fait réagir la dirigeante du Front national, Marine Le Pen, qui a félicité ses « alliés » sur Twitter. « Il s’agit d’un nouveau symbole de l’éveil des peuples de l’Europe », a-t-elle écrit.
Le Congrès juif européen a, pour sa part, exprimé son inquiétude face au résultat de l’AfD, et a demandé à tous les partis allemands de ne pas faire d’alliance avec lui.
Mais le candidat du SPD, Martin Schulz, a déjà affirmé que son parti allait rejoindre l’opposition et qu’il ne ferait plus partie de la coalition de gouvernement. « Ce qui est particulièrement déprimant pour nous est la force de l’AfD qui, pour la première fois, ramène un parti d’extrême droite au Parlement allemand dans une position aussi forte. C’est un tournant », a reconnu Martin Schulz.
Un peu moins ébranlés par les résultats du scrutin, les libéraux du FDP se disent prêts à entamer des négociations avec la CDU d’Angela Merkel pour former un gouvernement de coalition.
« Nous ne nous laisserons pas entraîner dans une coalition parce que le SPD a décidé unilatéralement de se retirer dans l’opposition », a déclaré le chef de file du FDP, Christian Lindner.
En entrevue à Radio-Canada, une professeure au Département de sociologie de l’Université de Montréal, Barbara Thériault, a estimé que le SPD faisait face à un double défi. « Il ne veut pas laisser la place à l’extrême droite et se refaire une image d’un parti social-démocrate, qui n’est pas juste lié à une coalition ». Faut-il discuter avec l’extrême droite ou l’ignorer? Mme Thériault estime que les Allemands doivent trouver une réponse à cette question.
Manifestations contre l’extrême droite
Quelques heures après la fin du scrutin, des centaines de personnes sont sorties manifester dimanche soir dans plusieurs villes d’Allemagne. Elles protestent contre le parti de droite nationaliste AfD, qui a enregistré une percée historique lors de ces élections.
À Berlin, un imposant dispositif policier encadrait le rassemblement d’environ un millier de manifestants devant la salle où avait lieu la soirée électorale de l’AfD.Les manifestants scandaient : « tout Berlin hait les nazis », « nazis dehors » et « le racisme n’est pas une alternative ».
En Europe, Le Pen se réjouit, les juifs s’inquiètent
L’arrivée de l’AfD au Parlement a fait réagir la dirigeante du Front national, Marine Le Pen, qui a félicité ses « alliés » sur Twitter. « Il s’agit d’un nouveau symbole de l’éveil des peuples de l’Europe », a-t-elle écrit.
Le Congrès juif européen a, pour sa part, exprimé son inquiétude face au résultat de l’AfD, et a demandé à tous les partis allemands de ne pas faire d’alliance avec lui.
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