A la SICAP, la gestion 2014-2018 d’Ibrahima Sall a été une véritable casse financière. C’est tout simplement un brigandage financier sans précédent selon le rapport publié par la Cour des Comptes ce vendredi. Les manquements qui lui sont reprochés en tant que DGSICAP constituent une longue liste d’infractions. Octroi abusifs de dons et subventions : entre 2014 et 2018, le leader du Model — dont la gestion n’a pas été un modèle d’intégrité !—a accordé des montants cumulé de 703 millions FCFA en dons et subventions à des responsables politiques, à des chefs religieux, à des communicateurs traditionnels et à des artistes, pour des motifs sans rapport avec l’objet de la société. Il s’est attribué lui-même deux logements à tarif préférentiels, à Sacré-Cœur et SICAP-Keur-Gorgui, ce qui est considéré comme un abus par la Cour des Comptes.
Plus de 30 agents SICAP, en plus de bénéficier de logement à des taux préférentiels, ont été attributaires de deux logement chacun. De surcroît sans qu’ils honorent leurs engagements contractuels. Une bonne partie d’entre eux accusent des retards de paiements significatifs. Le DG et le PCA ont effectué plusieurs missions à l’étranger avec des frais élevés mais sans aucun justificatif (ni termes de référence, ni invitation, ni compte rendu de réunion, ni rapport de mission). Le montant total des dépenses pour les indemnités de mission et les titres de voyage de 2014 à 2018 s’élève à 364 473 037 frs. 419 millions d’honoraires irrégulièrement versés par la SICAP au cabinet CONEX entre 2015 et 2018 sans aucune base contractuelle. En outre Ibrahima SALL n’était pas un bon travailleur puisque sur un objectif de 11.000 unités d’habitation, la SICAP n’a produit que 3.542 unités. Au niveau de la gestion des projets, la Cour des Comptes a relevé un faible niveau d’exécution des programmes d’investissement, mais aussi les longs retards constatés dans la réalisation des travaux de construction. Des centaines de millions ont été dépensés pour des projets à l’arrêt (SICAP TOUBA, SICAP SALY, SICAP DIASS, SICAP BAMBILOR). 883 millions de redressement fiscal.
La mauvaise qualité des logements livrés aux clients. Il a été noté des écarts significatifs entre les unités d’habitation réalisées et les spécifications contenues dans les documents contractuels. Des défaillances techniques manifestes sont relevées en ce qui concerne la structure générale des constructions, l’aménagement et la viabilisation des sites de Keur Massar Economique, Mbao Villeneuve, Sacré Cœur III et VDN Extension.
La Cour des Comptes a sévèrement critiqué Ibrahima SALL en soulignant une gestion inappropriée des ressources de l’entreprise et un manque de conformité avec les procédures établies.