Bowzy (de son vrai nom Abdoulaye Diallo), chanteur sénégalais né en 1994 à Sinthiou Garba dans la région de Matam, a présenté à la maison des cultures urbaines, son deuxième album de 13 morceaux, titré «identité».
C’est une voix de la communauté pulaar qui est consciente du travail qu’il y a à faire pour davantage porter le rap pulaar. «Le rap pulaar prend de l’élan, progresse avec des talents, mais le problème est que la production n’est pas facile surtout dans la capitale. C’est la raison pour laquelle, il y a en place un label pour pousser les jeunes artistes al-pulaar et faire avancer la culture pulaar au-devant de la scène sénégalaise. La raison est que le rap pulaar a pris du retard. Dans les années 1990, il n’y avait pas le rap pulaar. C’est dans les années 2000 que les gens ont commencé à faire du rap en Pulaar, mais ça avance et les gens commencent à remplir les salles du Cices, du Grand Théâtre», confie Bowzy, qui vient de signer son second album.
Pourtant, il y a des consommateurs de cette musique, parce que la langue pulaar est bien parlée au Sénégal, en Mauritanie. Bowzy révèle que, concernant ce dernier, on peut dire que 70 % de la population consomme la musique pulaar, qui se distingue dans le yela, le wango avec des voix comme Baba Maal, Coumba Sana Penda Boudal Sarr. Bowzy touche à différents genres et styles musicaux. Mais il est plus ouvert à la modernité. Les cantatrices en featuring dans l’album font résonner les voix traditionnelles. Dans ces deux mondes, il trouve son équilibre. «Un artiste est libre. Je vois l’art comme la liberté», déclame Bowzy. Dans les 13 morceaux, une partie de lui est chantée. «Victor Hugo dit : +quand je vous parle de moi je vous parle de vous+», rapporte Bowzy. Selon son staff, «Identité» c’est avant tout une œuvre d’art, un projet musical qui montre l’aspect de la construction d’une identité, qui peut être culturelle, sociale, politique ou encore nationale.
L’album «Identité» ressort la sonorité et le rythme africain mélangés à de la musique électronique. «Identité» essaie d’attirer l’attention de certains comportements. Après deux années, Bowzy vient enrichir la playlist du rap made in Africa avec le génie musicien et le beatmaker et l’ingénieur de son.
Titulaire de la licence professionnelle en droit économique et des affaires, Bowzy se lance dans l’entreprenariat puis fonde son label de production musicale. Il commence officiellement dans la musique en 2014 et formera un groupe surnommé S2G. Le groupe, séparé, Bowzy suit une carrière solo. Dès 2019, il sort une mix tape intitulée «Optimiste». Grâce à son single «Niama Lébi» extrait de son Ep intitulé «Mister Romatic» sorti en 2020, il est sélectionné dans le playlist de l’émission «Couleurs tropicales» de Rfi. En décembre 2021, il sort son premier album intitulé «Erango» (Appel, invocation en langue peulh).
Emile DASYLVA