«Non à la criminalisation des députés et à la judiciarisation de l’Assemblée nationale». Telle est la position du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi qui dénonce avec la dernière énergie «ces atteintes intolérables au suffrage universel, au droit de s’opposer et au statut du député qui est déshonoré et dépouillé de sa qualité de représentant du peuple».
Cela fait suite au placement sous mandat de dépôt du président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, Birame Soulèye Diop. Dans ce sillage, le groupe parlementaire demande à l’Assemblée nationale, sur le fondement de l’article 61 de la Constitution de requérir la suspension des poursuites et de la détention du président Birame Soulèye Diop. Aussi, le groupe parlementaire exige la libération immédiate du président Birame Soulèye Diop, car ce dernier en tant que député maire présente toutes les garanties de représentation. «Le président Birame Soulèye Diop est un élu du peuple, reconnu pour ses grandes qualités morales et managériales, qui doit continuer à servir librement les Sénégalais à l’Assemblée nationale et dans sa commune. S’il doit se soumettre à la justice et à la loi, rien ne justifie, sinon des visées politiciennes et une volonté inavouée de troubler l’ordre parlementaire, sa détention. Cet acharnement, cette intolérance abusive et cette sévérité excessive à l’égard des députés de Yewwi Askan Wi sont un signe ostentatoire de la volonté du régime de Macky Sall de poursuivre son objectif funeste et antidémocratique de “réduire l’opposition à sa plus simple expression”. Par ces manœuvres et combines, les faucons du régime tentent de favoriser la discorde et le tumulte au sein de l’Assemblée nationale pour ternir l’image de cette institution», fait savoir le groupe parlementaire Yewwi qui estime que ce «deux poids, deux mesures» dans l’exercice des poursuites, les placements en garde à vue et les détentions préventives font du Sénégal l’un des pays comptant le plus grand nombre de prisonniers d’opinion et de détenus politiques exclusivement de l’opposition. Yewwi souligne que notre pays est également en tête pour le record peu enviable du nombre de députés arrêtés pour des infractions liées à leurs opinions ou à leur participation à des manifestations pacifiques.
Magib Gaye