Il risque de ne pas avoir match pour le contrôle du fauteuil de l’Assemblée nationale, ce lundi. La bataille qui s’annonçait âpre pour le camp présidentiel pourrait être facilitée par la guerre des egos au sein de l’inter-coalition Yewwi-Wallu où chacun roule pour son candidat.
Macky Sall et son camp peuvent se réjouir de la pagaille au sein de l’inter-coalition Yewwi-Wallu. Elle n’arrive pas à s’entendre sur un candidat pour faire face au pouvoir. Abdoulaye Wade ne veut, pour rien au monde, laisser tomber son candidat. Le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds) a proposé pour le compte de la coalition Wallu Sénégal, Lamine Thiam. Khalifa Sall qui lui a demandé de changer d’avis au profit de son poulain, Barthélémy Dias du mouvement Taxawu Sénégal, membre de la coalition Yewwi, en a pris pour son grade. Ameth Aïdara ne manque pas non plus d’ambition. Il reste même intraitable. Il a officiellement maintenu sa candidature. «Après en avoir informé la conférence des leaders de la coalition Yewwi le mardi 30 août 2022, j’ai pris la décision de me porter solennellement candidat à la présidence de notre auguste Assemblée nationale ce lundi 12 septembre 2022 », a-t-il posté sur sa page Twitter. Ce désordre au sein de l’inter-coalition Yewwi/Wallu facilite la candidature du candidat de la coalition Benno bokk yakaar pour le poste de président de l’Assemblée nationale. Si les choses ne changent pas.
En effet, le président de la coalition présidentielle tient à garder le fauteuil du président de l’Assemblée nationale. Malgré sa majorité parlementaire étriquée, il a décidé de mettre tous les atouts de son côté pour continuer sa marche au niveau de l’Assemblée nationale. Dans cette dynamique, les élus de la coalition Benno bokk yakaar ont tenu un séminaire à Saly pour harmoniser les positions. «Ce séminaire constitue une étape importante dans le processus de construction d’un bloc solidaire, solide et uni dans la promotion d’une Assemblée nationale forte», ont soutenu les parlementaires de la coalition présidentielle. L’installation des députés de la 14e législature qui sera suivie de l’élection des membres du bureau constitue un tournant déterminant pour les deux ans restants dans le mandat du président Macky Sall. Le pouvoir a basé sa communication pendant la campagne électorale sur la nécessité de gagner les élections pour empêcher l’opposition de «bloquer» la marche des institutions de l’Etat.
Le défi du chef de l’Etat sera de se donner toutes les chances pour étouffer les frustrations dans son camp pouvant amener des députés à voter pour l’opposition. Ameth Aïdara, député élu de la coalition Yewwi avait déjà suscité une alerte en déclarant qu’il avait reçu une promesse de soutien de députés socialistes. Même si ces derniers ont démenti de manière ferme et formelle, le chef de file de la coalition Benno devrait certainement surveiller ses arrières.
Thialice SENGHOR