Le gouvernement tchadien a interdit lundi plusieurs manifestations prévues cette semaine par l’opposition, qui réclame plus de justice sociale et l’alternance politique, alors que le président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, doit être investi samedi par son parti candidat à l’élection présidentielle d’avril.
« Le ministère de la sécurité publique et de l’immigration (…) ne saurait permettre l’organisation de telles manifestations susceptibles d’engendrer des troubles à l’ordre public sur l’ensemble du territoire national », a indiqué dans un arrêté Mahamat Tahir Orozi, ministre de la Sécurité publique.
Malgré cette interdiction, les organisateurs, parmi lesquels plusieurs associations de la société civile et le parti d’opposition Les Transformateurs, ont fait savoir à l’AFP qu’ils maintenaient « les marches pacifiques » du 4, 5, 6 et 7 février.
« Si l’inquiétude de Mr Déby et de son gouvernement, c’est le trouble à l’ordre public, nous leur rappelons qu’il s’agit de marches et d’actions pacifiques et que leur devoir à eux est d’assurer la sécurité de tous les citoyens sur tout le territoire national et de garantir le droit à la marche pacifique, un droit constitutionnel », a déclaré à l’AFP Succès Masra, dirigeant des Transformateurs et l’un des initiateurs de la marche.
« Nous avons le droit de résister et de désobéir à tout ce qui est injuste. Idriss Déby foule le préambule de la constitution pour confisquer le pouvoir. Nous allons sortir quitte à ce que le pouvoir fasse ce qui lui semble bon », a pour sa part affirmé Moussay Avenir De La Tchiré, coordinateur de la plateforme de la société civile la Dynamique stop, ça suffit.
L’élection présidentielle aura lieu le 11 avril au Tchad et les élections législatives ont été fixées l’été dernier au 24 octobre 2021 après avoir été maintes fois repoussées depuis cinq ans.
AFP