L’Afrique a dépensé, selon le rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), 41,2 milliards de dollars en armement au titre de l’année 2019. Les pays d’Afrique du Nord ont représenté 57% de ce montant avec l’Algérie comme premier acheteur d’armes du continent.
L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) vient de rendre public son rapport annuel sur les estimations des dépenses militaires dans le monde. En dépit d’une conjoncture économique globalement difficile, celles-ci continuent de croître un peu partout dans le monde. Elles ont ainsi augmenté de 3,6% par rapport à 2018 pour s’établir à 1.917 milliards de dollars en 2019. Il s’agit même de la plus forte augmentation des dépenses militaires dans le monde depuis 2010. Notons qu’il ne s’agit que des estimations du fait que certaines dépenses réalisées ne sont pas dévoilées par les pays.
Au niveau du continent africain (hors Egypte classée parmi les pays du Moyen-Orient), les dépenses militaires se sont établies à 41,2 milliards de dollars, en hausse de 1,5%, et représentent 2,1% du total mondial. Toutefois, bien que marginale, la hausse des dépenses militaires du continent est significative en ce sens qu’il s’agit de la première augmentation des dépenses militaires du continent depuis cinq ans, selon le SIPRI.
Au niveau du continent, c’est en Afrique du Nord qu’on recense les plus grosses dépenses en armement. Les quatre pays –Algérie, Maroc, Libye et Tunisie- ont dépensé 23,5 milliards de dollars en achats d’armements en 2019, en hausse de 4,6% par rapport à 2018.
Comme c’est le cas depuis plusieurs années, c’est l’Algérie qui se hisse au rang de premier acheteur d’armes en Afrique avec une dépense globale estimée à 10,3 milliards de dollars, en hausse de 750 millions de dollars par rapport au niveau de 2018, représentant environ 44% des dépenses militaires de la région Afrique du Nord et 25% des achats d’armes de tout le continent. Depuis 2000, l’Algérie n’a cessé d’augmenter ses dépenses militaires qui ont représenté 6% du PIB du pays en 2019, soit l’un des taux les plus élevés au monde.
Pour le Maroc, les achats d’armes se sont établis à 3,76 milliards de dollars, en hausse de 65 millions de dollars par rapport à l’année précédente, selon les estimations de SIPRI. Pour la Tunisie, les dépenses en achat d’armes se sont établies à 1,04 milliard de dollars en 2019, en hausse de 195 millions de dollars.
Ainsi, l’Egypte étant classée parmi les pays du Moyen-Orient, le reliquat des dépenses militaires de la région, soit 8,37 milliards de dollars, reviendrait à la Libye. Ce qui en ferait le deuxième pays acheteur d’armes au niveau du continent africain (hors Egypte) en 2019. Il faut dire que la Libye, aux prises avec une guerre fratricide que se livrent le Gouvernement d’union nationale siégeant à Tripoli et l’opposition armée du maréchal Khalifa Haftar, ne lésine sur aucun moyen pour s’armer, chaque camp essayant de remporter la guerre.
Il s’agit certainement de dépenses engagées aussi bien par le gouvernement de Tripoli, reconnu par l’ONU que celles réalisées par le gouvernement de l’Est du pays. Ce qui pourrait expliquer l’absence de ce pays dans le classement du Top 40 des principaux pays acheteurs d’armes établi par le SIPRI.
Du côté de l’Afrique subsaharienne, avec un total de dépenses en armes en hausse de 2,2% en 2019, pour atteindre 17,7 milliards de dollars, c’est l’Afrique du Sud qui garde sa position de premier acheteur d’armes de cette sous-région avec 3,5 milliards de dollars, malgré une baisse de 1,5%. Le Nigeria suit de loin avec 1,9 milliard de dollars de dépenses en armes devant l’Angola avec 1,8 milliard de dollars. Ces trois pays concentrent plus de 40,7% des dépenses militaires de l’Afrique subsaharienne, selon les données de SIPRI.
Le360Afrique