Le Sénégal doit faire en sorte qu’aucune femme ne meure plus en donnant la vie. Le cas non échéant, on ne peut espérer l’émergence.
C’est la conviction de la Représentante résidente du Fnuap qui participait à un atelier de partage organisé par des parlementaires.
La représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) est catégorique. Andréa Wojnar Diagne a soutenu, hier, que le niveau de mortalité maternelle au Sénégal est intolérable. A l’en croire, l’Etat doit prendre des mesures appropriées pour faire en sorte qu’aucune femme ne meure plus en donnant la vie. «Toutes les 4 heures, une femme meurt en donnant la vie. Je pense que nous sommes tous d’accord que c’est une situation intolérable», a-t-elle dénoncé. Non sans rappeler que le Sénégal a entamé le processus pour la capture du dividende démographique. Cependant, elle estime que ce processus implique les efforts de tout un chacun pour que le pays ait un bonus de sa population jeune. Toutefois, elle estime que pour que cette jeunesse soit à la base d’une création de richesse durable, il faut stabiliser la santé pour toute la population. «Si une femme meurt toutes les 4 heures, on ne peut pas parler de pays émergent, on ne peut pas parler de pays productif », a-t-elle laissé entendre. Mme Diagne s’exprimait au cours d’un atelier de partage du Réseau des parlementaires pour la population et le développement (Rppd) de l’Assemblée nationale. Ces derniers ont organisé plusieurs activités de sensibilisation dans les 14 régions du pays. Cela, enfin d’identifier les contraintes liées à une meilleure mise en œuvre des politiques de lutte contre ce fléau en passe de devenir un phénomène de société. Hier, le réseau a procédé à un partage des déclarations d’engagement des fora régionaux. Partant, les parlementaires veulent l’institutionnalisation d’une Journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile (Jnl/Mni) au Sénégal. Selon la coordonnatrice du réseau, la députée Mously Diakhaté, c’est l’aboutissement d’un long processus. Avant de souligner la nécessité de lever les contraintes liées à la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile. «Si l’on veut valoriser, il faut élargir et consolider les acquis. Mais, également accompagner collectivement les régions à travers l’élaboration d’un plan d’action plus large, capable de fédérer toutes les catégories d’acteurs», a plaidé la députée.
Au Sénégal, 1993 et 2010 plus de 392 décès maternels ont été enregistrés pour 100 000 naissances vivantes.
Walf Quotidien