Le Garde des Sceaux a tenu une conférence de presse pour apporter des éclairages sur la libération de Karim intervenue la nuit du jeudi au vendredi. Il a, ainsi, apporté des précisions sur cette remise en liberté afin d’éclairer l’opinion publique sur la confusion entretenue entre la grâce et l’amnistie.
On en sait un peu plus sur la libération de l’ancien ministre de la Coopération internationale. C’est le garde des sceaux et ministre de la Justice qui a été envoyé au charbon pour livrer les détails de cette libération on ne peut plus obscure. «Le président de la République a, régulièrement, utilisé cette prérogative pour des milliers de Sénégalais à l’occasion de nombreux évènements ponctuant la vie de la nation», détaille, d’emblée, Me Sidiki Kaba qui trouve que dans un Etat de droit, «il y a des règles bien établies et que nul n’est au-dessus et en dessous de la loi. Au regard de toutes ces considérations les trois ont bénéficié de la grâce présidentielle».
Toutefois, rectifie le Garde des Sceaux, «la remise partielle de la peine accordée n’efface nullement la condamnation qui figure toujours dans leur casier judiciaire». Il en est de même des peines d’amendes, des intérêts civils et des biens confisqués qui concernent le préjudice subi par l’Etat. En clair, cela signifie que Karim Wade devra toujours payer l’amende de 138 milliards 239 millions, la confiscation de ses biens et le paiement de la somme de 10 milliards à titre de dommages et intérêts tout comme ses coaccusés (Ibrahim Abou Khalil, Papa Samba Diassé et Mamadou Pouye). Me Sidiki Kaba a tenu à souligner que la condamnation de Karim Wade figure toujours dans son casier judiciaire. D’ailleurs, d’après Me Sidiki Kaba, «le recouvrement sera poursuivi tant au niveau national que international par l’Agent judiciaire de l’Etat». Occasion qu’il saisira pour signaler que cette séquence ne remet nullement en cause la volonté de l’Etat de poursuivre la lutte contre l’enrichissement illicite. Et les procédures en cours à la Crei seront poursuivies.
En ce qui concerne les détails de la libération et de la sortie du territoire national de Karim Wade, le ministre de la justice Sidiki Kaba a évité les interrogations intervenues sur le jet privé ayant transporté Karim Wade à Doha (Qatar). Selon le ministre de la Justice, «mon travail s’est arrêté à exécuter la décision de grâce par les services de l’administration pénitentiaire». «Où se trouve Karim Wade ? Ce décret de grâce signé par le président est un décret fait par le ministère de la justice à travers le juge d’application des peines. Dès l’instant que vous avez ce décret la direction de l’administration pénitentiaire a l’obligation d’exécuter le plus rapidement la décision. Dès l’instant où vous vous trouvez à la porte de la prison, là où vous partez, c’est vous-même. Allez lui posez la question là où il se trouve. Ce qui est certain c’est qu’il est sorti de prison. Ce n’est plus la question de l’Etat», dira le ministre.
Cette libération nocturne pose problème, mais le garde des sceaux botte en touche. «Il n’y a pas de négociations secrètes et les exécutions de décisions de décret se font de jour comme de nuit». Non sans signaler que «le seul travail que j’avais à faire à travers la direction de l’administration pénitentiaire était d’exécuter la décision. S’il veut rester au Sénégal ou ailleurs c’est lui qui le décide». Il poursuit : «Je voudrais aussi dire que les exécutions de décisions de décret se font de jour comme de nuit, alors cela est vérifiable. Pour tout le reste je vous renvoie à vos propres investigations.
WALF