Faire du Ceraas un centre de référence en matière de recherche et d’adaptation
(Correspondance) – Le centre régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (Ceraas) de Thiès est en plein dans une mutation pour devenir le centre national de spécialisation dans le cadre du programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Wapp), financé par la Banque mondiale. Une mutation qui s’explique, selon Alioune Fall, directeur général de l’Institut sénégalais de la recherche agricole (Isra), par la montée en puissance de ce centre qui depuis sa création en 1993 a fini de se spécialiser dans la création variétale pour la sous-région. «Nous sommes en train de transformer le Ceraas en un centre régional d’excellence. Nous allons en faire un centre de référence en matière de recherche et d’adaptation aux changements climatiques qui sera mis au service de tous les pays de la sous-région ouest africaine», dit le directeur de l’Isra.
Selon le Dg de l’Isra, l’adaptation à la sécheresse rime avec la création de variétés aptes à permettre de continuer la production en période de crise. Et c’est dans ce cadre que s’inscrit le protocole d’accord que le centre vient de signer avec ses différents partenaires que sont le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), l’Université de Thiès, entre autres partenaires scientifiques du Nord et de la sous-région. Ce dit protocole, fait-il savoir, est d’autant important qu’il tourne autour de l’intensification et de l’amélioration variétale en Afrique de l’Ouest (Iavao). Il s’agira de voir comment faire pour créer encore des variétés productives pouvant permettre d’avoir une agriculture encore productive et durable. Surtout que dans les pays de la sous-région l’on travaille dans l’autosuffisance et la sécurité alimentaires avec comme option les produits de consommation, plus précisément les céréales sèches que sont le mil, le maïs, le sorgho et le fonio mais aussi l’arachide. «Nous allons vers l’excellence certes mais en même temps notre objectif est d’accompagner les politiques dans leur volonté d’aller vers l’autosuffisance alimentaire. Ce, d’autant qu’au Sénégal, avec le Plan Sénégal Emergent mis en œuvre par le Pracas, toutes les questions qui sont posées ont un pendant de recherche», a ajouté M. Fall. Pour lui, tout accompagnement devrait avoir pour socle le Ceraas où les experts chercheurs vont travailler à trouver les variétés productives qu’il faut pour asseoir une agriculture durable qui puisse attaquer les marchés nationaux comme internationaux
A ce titre, le directeur général de l’Isra fera savoir que l’équipe de chercheurs du Ceraas travaille sur des outils biotechnologiques qui devront leur permettre d’aller très vite dans le processus de sélection. Ce qui, selon lui, sera de nature à renforcer l’existant en Afrique de l’Ouest et permettre d’attaquer les problématiques qui leur sont posées en termes de changements climatiques mais aussi solutionner toutes les questions relatives à l’agriculture par la mise au point d’innovations technologiques aptes à porter une productivité suffisante. En effet, le principal enjeu du dispositif d’identification et d’amélioration variétale en Afrique de l’Ouest réside dans la reconnaissance de la pluralité des agrosystèmes et des demandes variétales qui y sont formulées. Ce qui appelle une mobilisation des outils et des disciplines nécessaires pour y répondre. Toutes considérations qui amèneront le Dg de l’Isra à retenir que la mise en œuvre effective de ces objectifs de sélection doit faire l’objet d’une analyse itérative sur l’adoption et la diffusion de cette diversité nouvelle à celle traditionnelle. Une dimension nouvelle portant sur la sélection qui introduit, selon lui, une dimension cyclique et réflexive au processus d’amélioration variétale.
Sidy DIENG