Ils sont 27 militants de Pastef/Les patriotes à avoir passé le week-end dans les commissariats de police et autres brigades de gendarmerie. Les neuf, interpelés, samedi dernier dans le cadre d’une opération de sensibilisation dénommée «Wër Nombo», sont en garde à vue au commissariat de Diourbel. Il s’agit, fait savoir Matar Sène, coordonnateur de Pastef de ladite ville, d’Alioune Sène, Dramane Sidibé, Thiafour Thiaw, Serigne Fallou Pouye, Ourèye Guissé, Ndiallo Ly, Fatou Guèye Diack, Seynabou Niang et Florence Coly. Tout ce beau monde sera déféré, ce matin, devant le procureur du tribunal de grande instance de Diourbel. A Dakar, ils sont au nombre de 18 interpelés, le 02 février 2023, à la veille du procès de leur leader contre Mame Mbaye Niang. Ils voulaient forcer les barrages de la police. Gardés à vue dans les brigades de gendarmerie de la Foire, de Ouakam et de Thiong, ils seront déférés, ce matin, au parquet de Dakar.
Leur leader, Ousmane Sonko, s’est rendu dans leurs différents lieux de détention pour dit-il, s’enquérir de leur situation. Mais, informe-t-il, on lui a refusé la visite «au motif qu’on est un jour non ouvrable». «J’informe les militants et sympathisants que j’y retournerai demain, (ce matin, Ndlr) à partir de 10 heures. Avec les 9 interpellés à Diourbel, au motif qu’ils sensibilisaient les jeunes à l’inscription sur les listes électorales, nous décomptons aujourd’hui 27 patriotes dont un mineur de 15 ans dans les cellules des commissariats et brigades, sans être entendus et privés d’avocats, compte non tenu de ceux détenus dans les différentes prisons pour des motifs tout aussi fallacieux», dénonce le maire de Ziguinchor. «Chers compatriotes, nous avons été trop patients voire passifs face aux agissements de Macky Sall et de ses ministres de l’Intérieur et de la Justice. Il urge de mettre un terme à cette frénésie d’arrestations arbitraires, de tortures et d’humiliations. Des correspondances sont en train d’être adressées à toutes les organisations de défense de droits de l’homme pour les sensibiliser sur tous les cas d’agression dont nous faisons l’objet depuis des années. Nous prendrons toutes les dispositions et vous donnerons prochainement les consignes pour mettre un terme à ces abus», menace Ousmane Sonko.
Salif KA