Avec ou sans autorisation, l’opposition va manifester demain. Selon Ousmane Sonko, ce sera de gré ou de force.
Sauf extraordinaire, c’est demain vendredi que la coalition Yewwi Askan Wi va tenir son rassemblement pour exiger la libération des «détenus politiques», réclamer des comptes sur le dernier rapport de la Cour des comptes… Sonko, Khalifa Sall, Déthié Fall et compagnie sont plus que déterminés à tenir cette manifestation. Devant les journalistes, hier, ils ont prévenu les autorités sur l’éventualité d’une interdiction. «Aux autorités de la République, nous les appelons à respecter la Constitution parce que le droit à la manifestation est inscrit dans la Charte fondamentale. Elles peuvent rester jusqu’à la veille de l’événement pour procéder à son interdiction», prévient Ousmane Sonko. Qui rappelle que «manifester, est un droit. Présentement, il (Macky Sall, Ndlr) est en train de sillonner le Sénégal pour faire la politique en prétextant des tournées économiques. Ses soutiens sont en train d’organiser des rassemblements pour défendre le projet de 3èmemandat». Au même moment, dénonce le patriote en chef, «ils interdisent les manifestations de l’opposition». Pour preuve, il informe que, dans la commune de Ziguinchor dont il est le maire, ils ont armé des jeunes et autorisé leur manifestation contre la mairie de la ville. «S’il s’agissait de jeunes de Yewwi Askan Wi de Ziguinchor, ils allaient tirer sur eux. Ils peuvent rester jusqu’à vendredi matin, prononcer l’interdiction de la manifestation et barricader la place de la Nation avec des chars de combat. On ne va plus l’accepter parce que nous sommes dans un pays de droit avec des chartes à respecter. Ils doivent se montrer dignes parce que ce sont ces genres de situation qui risquent de produire des évènements malheureux», prévient le patriote en chef.
Ce dernier a saisi l’occasion pour inviter les jeunes, les femmes, les forces vives de la nation à une large mobilisation «pour reprendre notre destin en main». «La stratégie de Macky c’est de casser ses opposants d’ici 2024. C’est pour cela que je me suis préparé contre ce régime. Nous nous sommes préparés. S’il montre la paix, nous allons le suivre dans ce but. S’il aspire à nous liquider pour dérouler sa troisième candidature ou modifier la Constitution pour instaurer un mandat à vie, il nous trouvera sur son chemin», accuse Sonko. «C’est pourquoi j’appelle à une grande mobilisation ce vendredi devant la place de la Nation. On doit donner un cachet particulier à l’événement. On invite les jeunes, les automobilistes, les commerçants… à se mobiliser pour l’événement parce que c’est un combat pour le peuple. C’est un événement particulier que nous voulons», conclut-il.
Magib GAYE