Ce n’est pas demain que les populations vont bénéficier d’une baisse des tarifs de l’autoroute de l’Avenir. Avec ce nouveau protocole d’accord signé, hier, entre l’Etat et la société qui exploite l’autoroute, les automobilistes risquent de casquer plus.
Le gouvernement a signé un protocole d’accord consacrant l’entrée de l’Etat dans le capital de SECAA et la gouvernance de la concession, la gestion et le pilotage de l’exploitation, avec un suivi particulier du programme d’investissement, des recettes d’exploitation et des charges associées, en toute transparence, selon un communiqué. «L’Etat du Sénégal va bénéficier de la distribution de dividendes pour chaque exercice. Un pacte d’actionnaires encadre cette disposition. L’Etat du Sénégal percevra désormais une redevance domaniale annuelle représentant 2 % du chiffre d’affaires annuel de SECAA, avec un minimum de 800 millions de F Cfa par an, au lieu de 1 000 F Cfa par an dans le contrat actuel», indique notre source.
«L’Etat du Sénégal a conclu une clause de partage des fruits à effet immédiat, avec des flux positifs pour l’Etat pendant toute la durée de la concession. Ceci consacre la suppression du principe du compte séquestre et les conditions rendant impossible son activation dans le contrat initial. Le taux de rendement interne cible est plafonné à hauteur de 17 % au lieu de 20,3 % dans le contrat initial et avec correction d’hypothèses. Un gel de l’indexation des tarifs à l’inflation sera appliqué pendant 5 ans», poursuit-elle.
Seulement, ce que Macky Sall et son gouvernement n’ont pas dit aux Sénégalais c’est qu’avec «le gel de l’indexation des tarifs à l’inflation qui sera appliqué pendant 5 ans», on s’achemine vers une augmentation du prix du péage. A la place où les usagers réclamaient une baisse. Même s’il est advenu que le concessionnaire réalisera à sa charge l’éclairage sur tout le linéaire de la section courante et aux niveaux des diffuseurs.
«Dans la perspective d’un partenariat durable, sécurisé et permettant les meilleures conditions d’un transfert de l’ouvrage à terme et au-delà, la réalisation des gros entretiens et réparation, le protocole dispose d’une extension de la durée de la concession pour 5 ans. Et enfin une fusion et harmonisation des contrats initial et complémentaire en un seul véhicule contractuel consolidé, permettant un maintien de l’équilibre économique d’une concession équilibrée pour l’intérêt de l’Etat et des usagers», indique le communiqué. Le contrat consacre la dynamique d’une concession autoroutière avec un rôle déterminant de l’Etat-actionnaire, l’Etat-investisseur et l’Etat-régulateur.
Samba BARRY