Pour la Cosydep, organisation de la société civile qui milite pour une éducation de qualité, les modalités de passage en classe supérieure fixées par le ministre de l’Education nationale renferment beaucoup de limites.
Le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a sorti une circulaire pour fixer les modalités de passage des élèves en classe supérieure. La Coalition des organisations pour la synergie et la défense de l’école publique (Cosydep) qui a analysé toutes les formules prises par les autorités éducatives,estime que pour la formule, «tous les élèves des classes intermédiaires passent en classe supérieure»com-porte plusieurs limites. A en croire le président exécutif de la Cosydep,Cheikh Mbow, elle est négativement chargée et historiquement marquée du fait de précédents connus pouvant aggraver le discrédit sur le système. Pour ce qui est de la formule«les élèves des classes intermédiaires passent sur la base du critère de la moyenne»,les responsables de la Cosydep relèvent aussi des manquements. «Cette formule fait passer les élèves en fonction de leurs performances obtenues à travers les évaluations faites avant la suspension. Toutefois, il y a lieu d’éviter les limites que recèle le critère de la moyenne qui est tout à fait relatif et n’a de sens que par rapport au groupe de classe et à l’école. En outre, cette formule est en déphasage avec les principes de la déconcentration surtout si le seuil de la moyenne requise pour passer est décrété par le niveau central. Pour cette formule, les paramètres évoqués ci-dessus restent aussi valables», ont laissé entendre Cheikh et ses collaborateurs.
La Cosydep semble être pour la formule qui stipule que les équipes pédagogiques font des propositions de passage validées par les Inspections d’académie et de formation (IEF). Une formule que le ministère de l’Education n’a pas prise en compte. Car les enseignants, après la décision, ont rué dans les brancards pour dire qu’ils n’ont pas été associés et que le ministre agit seul avec ses conseillers. Mais pour la Cosydep, «cette formule responsabilise les équipes pédagogiques dans la définition des modalités de passage ou de redoublement sous la supervision des IEF. Elle restitue aux enseignants le pouvoir de décider, au plan pédagogique, du parcours de leurs élèves. Au total, la formule valorise les acteurs du terrain et comporte l’avantage de fonder la décision, d’une part sur des don-nées factuelles et, d’autre part sur l’expérience des acteurs les plus proches de la classe. Dans cette optique, les limites du critère de la moyenne sont atténuées par l’expérience des enseignants issue dela pratique de la classe et de la connaissance des élèves. Pour cette formule, les paramètres évoqués ci-dessus restent toujours valables». Cependant, la Coalition exhorte les autorités à faire preuve d’ouverture et de flexibilité. Cela, en vue d’approfondir minutieusement la réflexion sur les différentes modalités de manière à choisir celle qui répond au mieux à la poursuite sans préjudice du cursus scolaire des apprenants.
Jeudi dernier, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a défini les modalités de passage des élèves des classes intermédiaires. Ainsi, pour l’élémentaire, l’élève doit avoir une moyenne d’au moins 4,5/10.Pour ce qui est du moyen secondaire, il doit avoir une moyenne d’au moins 9/20. Dans ce dernier cas, il est autorisé un deuxième redoublement pour tout élève ayant déjà redoublé la classe.Aucun élève ne doit être exclu pour insuffisance de résultats,selon le ministre. La note du ministre indique aussi qu’aucun élève ne doit être exclu pour insuffisance de résultats. Des observations sont faites dans ce sens.
Mamadou GACKO