Le Collectif des enseignants titulaires de diplômes académiques ne sont pas contents du comportement de l’Etat. Ils soulignent que le ministère de l’Education nationale est dans une dynamique de supprimer la mise en position de stage des enseignants, à la Fastef. Chose pour laquelle ils menacent de bloquer l’enseignement dès la reprise des classes.
Le Collectif des enseignants titulaires de diplômes académiques est très remonté contre le ministère de l’Education nationale. Ces enseignants l’accusent de vouloir supprimer la mise en position de stage à la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef). Une formation destinée aux instituteurs qu’on avait recyclés dans les collèges et des lycées pour donner des cours dans certaines disciplines, en tenant compte de leurs diplômes universitaires. En conférence de presse samedi dernier, suivie d’un sit-in, devant les locaux de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), le Coordonnateur de ce collectif constate, depuis quatre ans, que les autorités sont dans une logique de supprimer cette mise en position de stage. Parce que, le quota des bénéficiaires ne cesse de régresser. Or, soulignet- il, cette formation joue un rôle important en termes de capacitations et de performances des professeurs. «Avant 2013, l’Etat prenait une centaine. Mais depuis 2013, qui coïncide curieusement avec le lancement du Paquet, on ne sélectionne qu’une trentaine d’enseignants. L’année dernière, sur 700 dossiers déposés, ils n’ont pris que 39 personnes. Cette année, la liste devait sortir depuis le mois de mars, mais jusque-là, nous n’avons rien vu», s’indigne Pierre Balique Diouf.
Pire, ils font savoir que des disciplines comme l’Histoire et la Géographie, l’Anglais et les Lettres modernes sont presque zappées cette année. A l’en croire, depuis quatre ans, les enseignants de ces disciplines littéraires ne sont plus concernés que par la trentaine de dossiers retenus sur près d’un millier de dossiers déposés chaque année. Le coordonnateur du Collectif des enseignants affirme qu’ils sont dans leur droit de réclamer une formation, parce que c’est prévu par la loi. «C’est la constitution de la République qui nous donne cette possibilité. Nous sommes des professeurs qui veulent valoriser leur diplôme et poursuivre leur carrière. La loi 61 –33 du 15 juin 1961 relative au statut général des fonctionnaires qui nous donne ce droit», soutient-il. Ces enseignants soulignent aussi que le nouveau ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, les a déçus. Ils révèlent, quand il avait eu échos de leur manifestation, il a appelé un des leurs pour dire qu’il va les rencontrer. Mais à la dernière minute, il a renoncé à la rencontre indiquant qu’il a un calendrier trop chargé. Faux, retoque le Collectif. D’après son coordonnateur, «le ministre est incapable de dire pourquoi la liste n’est toujours pas sortie, à trois semaines de l’ouverture des classes».
Les enseignants de ce collectif appartiennent aussi à des syndicats d’enseignants qui sont dans le moyen et secondaire. Ainsi, ils ne les ont pas ratés. Ils soulignent que s’ils ont organisé ce collectif, c’est parce que les syndicats ont failli à leurs missions. A en croire M. Diouf, les organisations syndicales n’ont pas pris à bras le corps leur préoccupation dans leurs revendications. Pourtant disent-ils, ils cotisent chaque fin de mois pour nourrir leurs organisations syndicales respectives. «La position de ces syndicats sur cette affaire est très timide. Ces syndicats siègent à la commission de sélection des listes pour la mise en position de stage. A part l’année dernière, où la sélection a été faite pendant que les enseignants étaient en grève, pour tout le reste, ils ont toujours siégé. Ils sont donc parfaitement au courant de ce qui se passe», dénonce Pierre Balique Diouf.
Mamadou GACKO
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