Sous les déguisements se cachent la volonté d’une découverte de soi, le partage et la concrétisation des rêves. Tant pour les parents que pour les écoles qui ont célébré, hier, le Mardi gras.
Rattraper son rêve, se découvrir et venir en aide aux autres…sont les symboliques du Mardi gras, célébré, hier, à Dakar. L’école privée catholique, Julien Eymard n’est pas en reste. Pascal Tine en est le directeur depuis 2004. «Je ne fais que continuer cette tradition d’une manière très symbolique», révèle-t-il lors d’un entretien accordé, hier, dans la matinée du Mardi gras. C’est, selon lui, une occasion d’aider les autres. «Le profit permet de venir en aide à quelques enfants en difficulté. Les bénéfices sont dédiés au social. Cela pour agrémenter la vie de l’école», révèle M. Tine sous qui l’école, fondée en 1961, a ouvert ses portes aux filles. Cette moisson est en partie le fruit des cotisations des enfants, parents à travers l’achat de friandises, beignets, fruits, etc. D’après le directeur de l’école du diocèse, le Mardi gras n’est pas seulement du jeu. Il y a l’aspect pédagogique et identitaire pour une meilleure connaissance de soi. Pour cette année le thème choisi est «l’enfant au cœur de nos valeurs culturelles». De l’avis de M. Tine, qui révèle que l’école a été fondée par les pères du Saint Sacrement, il s’agit de demander aux enfants de revisiter l’habillement traditionnel. D’après lui, les enfants sont libres de s’habiller comme ils veulent, mais doivent privilégier les tenues traditionnelles. A la fin, un roi et une reine sont choisis pour le déguisement qui a marqué par son authenticité et sa beauté. De quoi jalouser certains parents, confie-t-il. «Nous les ramenons vite à la raison en leur disant que ce n’est qu’un jeu. Il y a beaucoup de choses qu’on peut faire valoir». Selon Pascal Tine, lors de la journée du Mardi gras, il y a des découvertes insolites, très culturelles, même au-delà des frontières (chinois, hindou…). Pour l’enseignant, le Mardi gras offre un endroit où il faut cultiver toutes les valeurs. «Parfois, il est bon de découvrir l’autre», incite-t-il. Ce, en posant des questions aux enfants sur, par exemple, pourquoi sont-ils habillés de la sorte.
Pour la journée d’hier, les cours ont été arrêtés tôt le matin. Parce qu’il aurait été difficile pour les enfants de s’habiller, de prendre des souvenirs, de profiter des explications du thème.
Les enseignants ne sont pas en reste. M. Tine révèle qu’ils peuvent faire la surprise en sortant déguisés.
Emile DASYLVA