Il a mal, très mal même de la pirouette de son «ami». Atépa se dit très choqué de la transhumance renversante d’Abdoulaye Badé, mais, en même temps, il tend la main aux partisans de ce dernier qui se sentent trahis.
Pierre Goudiaby Atépa, le leader du mouvement Sénégal Rek, candidat à la prochaine présidentielle, est très déçu et en même temps amer du revirement d’Abdoulaye Baldé. Le candidat de l’Union centriste du Sénégal (Ucs) a renoncé à sa candidature pour soutenir le candidat Macky Sall. «L’affaire Abdoulaye Baldé est renversante. Cela me fait mal, d’abord parce que c’est un ami, ensuite c’est le maire de ma ville de naissance, Ziguinchor», déclare Pierre Goudiaby Atépa. Il affirme qu’il ne comprend pas que le leader de l’Ucs, qui a déclaré sa candidature et qui menait surtout une campagne de collecte de signatures pour le parrainage, ait pu transhumer de cette manière. Et c’est la raison pour laquelle, dit-il, il est conforté dans sa conviction selon laquelle si le pays ne marche pas, c’est à cause de cette politique politicienne qu’on ne peut même pas décrire. «Moi, j’ai été choqué, très choqué. Maintenant, il a ses raisons que je ne respecte pas. C’est la raison pour laquelle, je lance un appel à tous les partisans de Baldé qui se sont sentis trahis par son comportement. Et quand nous disons à Sénégal Rek, notre message qui est de changer les comportements, cela fait partie de cela», poursuit le leader du mouvement Sénégal Rek qui se veut catégorique ; il assure en effet que ses partisans et lui ne sont pas dans ce «type de politique».
Toutefois, Atépa qui est candidat à l’élection présidentielle de février 2019 et qui est sûr de lui, assure que la transhumance du maire de Ziguinchor ne changera rien à l’issue du scrutin. «Je ne comprends pas les calculs du président de l’Apr, le candidat Macky Sall, je ne pense pas que ça puisse changer une donne fondamentale», dit-il. Avant de poursuivre: «C’est vrai, oui, Abdoulaye Baldé a rallié la prairie, mais beaucoup de ses partisans ne vont pas le faire. J’ai eu aujourd’hui (hier : Ndlr) des coups de fil de ses partisans de Paris qui m’ont appelé pour me dire : grand frère, c’est vrai que vous vous êtes annoncé un peu tard, nous étions avec Baldé, mais qu’est-ce que nous pouvons faire pour venir rejoindre vos rangs, parce que nous comprenons que nous avons assez des politiciens».
Charles Gaïky DIENE