Une erreur de communication et une faute administrative. Voilà les excuses du désormais ex-Dage de la présidence de la République.
Il a rangé au fond de ses tiroirs ses convictions et vérités. Moins de 24 heures après son limogeage de son poste de ministre Dage de la présidence de la République, Abdoulaye Ndour, a renié tout ce qu’il avait dit sur «la nécessité de laisser les gradés de l’armée s’engager librement en politique s’ils le désirent». «Une erreur de communication ? Certainement ! Une faute administrative ? Indubitablement ; pour qui sait ce que vaut l’obligation de réserve dans notre administration; toujours cadrée dans ses repères fondamentaux», se justifie-t-il. «Je regrette que mon propos, en cette circonstance, ait suscité de l’émoi pour certains, et pour d’autres, provoqué une ire», écrit-il dans un communiqué. Puis il ajoute aussitôt : «Ma volonté et mon intention étaient autres que de secouer un dogme encore vivace dans notre Etat et notre administration ; je me dois d’admettre ainsi que ni le moment, ni le lieu, n’étaient point appropriés pour un sujet aussi sensible à plusieurs égards».
Il s’y ajoute, poursuit-il, que son parcours de fonctionnaire «chevronné» (Sage, Dage dans plusieurs ministères), «façonné aux principes républicains rigoureux, et d’homme politique averti (parlementaire, responsable politique)» aurait dû le ramener à beaucoup plus de circonspection sur un tel sujet. Sans compter, dit-il encore que ses postures toutes aussi sensibles de membre du cabinet du chef suprême des Forces armées et celle de Directeur des moyens généraux( Dmg) de la Présidence de la République qui, naturellement, lui interdisent évocation et développement sur une thématique qui ne devraient point être la sienne.
Abdoulaye Ndour explique que c’est à la faveur d’une interview clôturant un évènement culturel à Fatick, qu’il a émis un «propos et un jugement» au sujet de la liberté d’expression dans l’Administration ; particulièrement pour les corporations régies par des statuts spéciaux. «Aux corporations et cadres d’activités affectés par mon propos, qu’ils trouvent ici mes profonds regrets. Qu’ils soient également convaincus que la perte du mot juste, tue souvent une intention, aussi sincère et généreuse soit elle», conclut Abdoulaye Ndour.
Invité de Rfm, ce dernier qui faisait référence à la France avait déclaré, cité par Dakaractu : «Avant, il était extrêmement rare de voir un inspecteur des Impôts, un inspecteur des Douanes, un inspecteur du Trésor émettre des opinions politiques, à cause de la ‘sensibilité’ de leurs missions. L’armée est devenue aujourd’hui le milieu le plus politisé. Le soldat se sent comme un simple citoyen qui doit dire ce qu’il pense», dit-il. Avant d’ajouter: «2012 a montré qu’on peut ne pas être un fils de… et parvenir à la magistrature suprême».
Le capitaine Mamadou Dièye qui est actuellement en prison, a démissionné de l’armée nationale pour s’engager en politique, mais sa demande a été refusée par l’armée qui l’accuse de désertion.
Charles Gaiky DIENE