Air Sénégal S.a va prendre son envol dans les jours à venir.
L’annonce a été faite, hier, par le ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires. Ce porte étendard sénégalais, selon Maïmouna Ndoye Seck, va commencer par les vols intérieurs avant de desservir le voisinage plus tard.
Enfin le décollage ! L’attente du démarrage des activités de la nouvelle compagnie aérienne nationale, Air Sénégal S.a a été longue. Mais finalement, le gouvernement annonce son envol avec le début, la semaine prochaine, de l’exploitation domestique avant celle de la sous-région. Sans évoquer les raisons qui ont attardé la phase de roulement, le ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires, Maïmouna Ndoye Seck, a soutenu que le retard noté dans le démarrage de cette nouvelle compagnie nationale s’explique par la lenteur des démarches administratives. Car, insiste-t-elle, il fallait réunir toutes les conditions administratives de sécurité et de sûreté pour la compagnie aérienne. A l’en croire, c’est la certification de la compagnie qui a pris le temps nécessaire. «Air Sénégal va commencer ses activités domestiques dans les jours à venir. Sûrement la semaine prochaine. Et, l’exploitation de voisinage va suivre plus tard», a déclaré l’ancien ministre du Tourisme. En effet, dans le cadre de son ambition d’atteindre 5 millions de passagers à l’horizon 2023, l’Etat du Sénégal a créé en 2016, la nouvelle compagnie aérienne nationale, Air Sénégal S.a qui a remplacée Senegal Airlines avec un budget de 40 milliards de francs Cfa, apporté principalement par la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). «Dans l’aviation, quand les conditions ne sont pas réunies, l’exploitation ne démarre pas. Parce que, vous savez que les avions sont là depuis le 7 décembre. Les avions ont été présentés lors de l’ouverture de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). C’est dire que dans l’aviation civile, quand on est pas prêt, on ne démarre pas», a souligné Maïmouna Ndoye Seck. En outre, dans la nouvelle compagnie, l’Etat est détenteur de 34 à 49 % du capital aux termes de la structuration.
Selon le ministre, cette compagnie est stratégique dans le cadre du projet «Hub aérien régional» du pays. Ainsi, elle assure qu’il s’agit d’articuler ce projet autour de la mise en service de l’Aéroport international Blaise Diagne pour doter le Sénégal d’un aéroport de dernière génération, la réhabilitation des principaux aérodromes régionaux et la relance d’une compagnie aérienne nationale forte.
Avec la création de ce troisième porte-étendard depuis 2000, le Sénégal n’a pas droit à l’erreur dans le secteur des transports aérien où la compétition est assez rude. Car, depuis le crash de la compagnie panafricaine, Air Afrique au début des années 2000, de nombreuses compagnies nationales sont venues embellir le ciel africain. Mais beaucoup ont volé en plein brouillard avant que l’irréparable ne se produise. Les compagnies rescapées de ce crash africain vivotent aujourd’hui, se partagent un petit marché avec de faible taux de remplissage ou se résument à faire du ramassage pour les grands pavillons comme Air France, Corsair, Brussel Airlines ou encore la Royal Air Maroc (Ram). Parce que la majeure partie d’entre elles, en bonne place sur la liste noire de l’Ue, ne présentent pas les conditions requises pour survoler le ciel européen.
Ce qui fait que les Africains continuent de casquer fort pour voyager en France notamment, ligne la plus rentable et la plus demandée au départ de Dakar. Et si Air Sénégal Sa arrive à se faire une place, cela peut être une très bonne chose pour les passagers qui ne subiront plus le diktat des compagnies européennes avec des prix hors normes sur ce long courrier.
Adama COULIBALY