Plus que les années précédentes, les «gorgorlu » risquent de se ruiner en rongeant les os au lendemain de la Tabaski 2017.
La faute au mouton qui tarde à bêler dans de nombreuses concessions. La demande étant grandement supérieure à la présente offre, les prix affichés ont fait plus que découragés de nombreux pères de famille. Pendant ce temps, le Gouvernement tourne les yeux vers les pays voisins qui ne sont pas moins musulmans que le Sénégal.
A quelques jours de la Tabaski, le moins qu’on puisse dire, c’est que le mouton tarde encore à bêler dans de nombreuses maisons. Si certains patientent, préoccupés par une place à faire à un mouton, d’autres sont retenus par les affolants prix affichés. Pour ces derniers, plus la fête approche, plus les prix dégringolent. A l’état actuel, vaut mieux s’armer de plus 50 000 F CFA pour ne pas ramener un agneau ou une chèvre à la maison. Et pour le Sénégalais lambda, casquer plus que cette somme, c’est véritablement se sacrifier pour un mouton destiné au sacrifice.
Face au désarroi généralisé, le ministère de l’Elevage et des Productions animales semble aussi démuni que les Sénégalais. Aminata Mbengue NDIAYE n’a pas gagné son sobriquet de ministre de la Tabaski par hasard. Comme ce que tout homme d’affaire sénégalais peut faire, elle attend juste la veille de la Tabaski pour faire le même constat que les années précédentes dans une ritournelle qu’elle n’hésite pas à bien saler avant de la servir aux Sénégalais : «Le déficit en moutons est lourd par rapport à l’année dernière». Voilà trois ans qu’elle rabâche la même rengaine. Le décor campé, on se tourne vers les pays voisins, la Mauritanie et le Mali en particulier.
«On est à moins de 17 jours de la Tabaski 2016. Et Chaque année sur les 700.000 têtes et quelques dont nous avons besoin, la moitié nous vient de la Mauritanie et du Mali », avait-elle indiqué l’année dernière lors d’une tournée dite nationale.
.Le Mali qui est plus peuplé et pas moins musulman que le Sénégal parvient à assurer son autosuffisance en moutons jusqu’à en revendre au Sénégal. Le site maliactu.net renseigne qu’à Bamako, les prix des moutons varient, présentement, entre 50 mille et 100 mille F CFA.
Inspirée certainement par le président SALL qui a décrété l’autosuffisance en riz en 2017, Aminata Mbengue NDIAYE va, elle aussi, annoncer « la marche de l’autosuffisance du Sénégal en moutons» et se gargariser de 100 000 moutons de plus en 2017. Un discours policé comme savent si bien le faire les politiciens. Mais un discours aux antipodes qu’à même de la réalité. Pour les autorités, la donne semble simple. Malgré les nombreuses directions qui engloutissent des milliards de nos francs, aucune politique sérieuse n’est mise en branle pour donner un véritable sens à l’Elevage. Que ce soit la Korité ou la Tabaski, le Sénégal compte essentiellement sur l’étranger. Si éleveurs mauritaniens et maliens qui acheminent annuellement leurs bétails au Sénégal pour approvisionner le marché local, se gardaient de traverser la frontière, de nombreux Sénégalais peineraient à mettre la main sur une corde.
«Je ne peux pas dire que la disponibilité en moutons est suffisante, parce que pourvoir 750 000 têtes, ce n’est pas évident. Une partie doit nous provenir de la Mauritanie et du Mali», avait encore déclaré la ministre lors de ce qu’elle a appelé une tournée nationale.
WALFNet