Le Cadre unitaire des syndicats d’enseignants du moyen et secondaire (CUSEMS) a peint en tableau sombre le système éducatif sénégalais durant les cinq ans de règne du régime actuel.
Le Secrétaire général de ce syndicat, Abdoulaye Ndoye, qui était, hier, l’invité de l’édition de la mi-journée de WalFm, a indiqué que malgré les réformes entreprises après les Assises de l’Education nationale et de la formation (Anef), l’école sénégalaise est plus que jamais dans une léthargie profonde. A l’en croire, le premier intrant de l’école qu’est l’instituteur va mal. «Avec ce régime, l’enseignement va toujours mal. Parce que le premier intrant qu’il faut motiver c’est toujours l’enseignant. La qualité des apprentissages dépend de la qualité du personnel. Ce personnel enseignant est aujourd’hui confronté à d’énormes difficultés. Les enseignants travaillent dans un environnement très difficile, avec des classes pléthoriques où on peut avoir plus de 100 élèves. Il y a une diminution drastique du budget de fonctionnement des apprentissages, un déficit de matériels pédagogiques et le problème de la formation diplômante», tonne M. Ndoye. Qui se dit surpris d’entendre des personnes soutenir qu’on a mis beaucoup d’argent dans le secteur alors qu’aujourd’hui les enseignants sont démotivés. «La question qu’on doit se poser, est de savoir pourquoi il y a toujours des retards de salaires ? Pourquoi on a des milliers d’abris provisoires ? Pourquoi les enseignants ne sont pas bien payés ? Pourquoi il y a une rupture d’égalité entre les citoyens», s’interroge-t-il.
Très en verve, le Secrétaire général du Cusems reproche aux autorités le non respect de la parole donnée. Pour lui, elles font dans le dilatoire pour évacuer tous les points contenus dans le protocole d’accords signé depuis le 17 février 2014. D’ailleurs, c’est la non satisfaction de ces doléances qui constituent chaque année la plateforme revendicative des syndicats d’enseignants. Sur ce sujet, le Secrétaire général du Cusems souligne que les enseignants ont fait preuve de bonne foi. A l’en croire, toutes les questions posées sont d’ordre administratif parce qu’ils ne revendiquent que leur intégration, leur avancement et leur acte de validation. «Dans un Etat qui fonctionne normalement, un enseignant qui se trouve à Kaolack n’a pas besoin d’aller à Dakar pour régler un acte. Il doit suivre la voie hiérarchique en passant par les démembrements du ministère de l’Education nationale comme l’Ia et l’Ief. Aussi pour la formation diplômante, 70 % des professeurs de sociologie attendent leur formation alors qu’ils ont servi pendant plusieurs années la nation sénégalaise. Cela prouve encore le manque de volonté de ceux qui nous gouvernent pour régler ce problème», fulmine Abdoulaye Ndoye.
Parlant de son organisation syndicale, Abdoulaye Ndoye affirme que le Cusems subit une injustice et une discrimination avec le blocage de son compte alors que le ministère de l’Intérieur avait validé le changement intervenu à sa tête lors de son congrès national tenu en septembre 2013. Il affirme que le ministère de l’Intérieur et le celui de la Justice ont confirmé les nouveaux responsables du Cusems en leur servant un quitus de reconnaissance.
Mais ce qui intrigue le Cusems, c’est l’arrêté du ministre du Travail, organisateur des élections de représentativité pour, soutient-il, essayer de l’écarter pour ces joutes en «faisant participer à ces élections, des syndicats fictifs qui n’ont pas de récépissé». Le Cusems refuse qu’on crée un précédent dangereux avec ces élections. «On peut ne pas être d’accord avec le syndicat ou avec son leader mais on ne doit pas utiliser les instituions de la République pour le combattre. Pour ce qui concerne le Cusems, le droit a été dit. La justice s’est prononcée. Pourquoi ceux qui sont chargés de garantir la loi piétinent la loi. C’est ce que le ministre Mansour Sy a fait. Nous avons attaqué cette décision devant la Cour suprême», peste Abdoulaye Ndoye
WALF Quotidien