La chambre criminelle du tribunal de Dakar a jugé et condamné hier Sidy Mohamed Boughaleb, accusé du meurtre de l’étudiant Bassirou FAYE. Les faits remontent aux 14 aout 2015. Ce jour-là, des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre ont dégénéré et l’étudiant Bassirou est atteint par une balle tirée par un policier. Selon les premiers éléments de l’enquête incriminent le policier Tombong OUALY, qui innocenté par la suite cède sa cellule à Boughaleb. A la barre, les témoins ont défilé les uns après les autres, sans que leur témoignage n’éclaire les magistrats. Quant à l’accusé, il a nié les faits qui lui sont reprochés. «Je ne suis pas l’auteur des faits et les déclarations de Seth DIAGNE (l’étudiant qui dit l’avoir vu tirer) ne sont pas fondées car, il n’a aucune preuve», s’est-il défendu. Quant au témoin principal, son discours a été le même, pour lui, Boughaleb est bien le meurtrier de Bassirou FAYE. «J’ai vu le meurtrier sortir son arme, s’adosser au poteau avant de tirer. J’ai couru jusqu’au service médical pour les aviser et en ce moment, Bassirou n’était pas mort. C’est entre 15h et 15h 30 minutes», a-t-il insisté. Pourtant, il est indiqué dans le relevé que l’arme qui a tué Bassirou FAYE n’est pas celle que détenait Boughaleb. Pour la partie civile, l’Etat est le responsable de tout ça, en falsifiant des registres pour faire porter le chapeau à Boughaleb. Pour l’avocat général, Ali Ciré NDIAYE, c’est bien Boughaleb le meurtrier de l’étudiant, donc il est coupable d’homicide volontaire. «Ce qui nous importe, c’est la recherche de la vérité, et dans quelque bord où elle se cache», a ajouté l’avocat général. Ainsi, il a demandé pour l’accusé des circonstances atténuantes et du coup une peine 5 ans de travaux forcés.
Pour la défense il n y a aucune preuve scientifique pour tenir leur client dans les liens de la détention. «Le verdict de ce dossier est qu’on n’a pas trouvé le meurtrier de Bassirou FAYE. Si Boughaleb prend la perpétuité, ce sera un scandale», ont déclaré les avocats du policier. Finalement, le tribunal va condamner Boughaleb à 20 ans de travaux forcés et déclarer irrecevable la constitution de l’université de Dakar. Boughaleb doit aussi allouer la somme de 50 millions à la famille de la victime. Et, quant à l’Etat du Sénégal, il été déclaré civilement responsable.
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