Les députés ont exprimé leurs préoccupations sur les travaux de finition de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass pour lequel l’Etat a versé à Saudi Ben Ladin Group 32 % de plus que ce qui était prévu dans le contrat initial pour la construction de l’Aibd. Ils ont exigé, hier, lors du vote du budget du ministère du Tourisme et des Transports aériens, un audit technique et financier. Les parlementaires veulent que toute la lumière soit faite sur la situation du chantier de l’Aéroport international Blaise Diagne.
Ils demandent à l’Etat, un audit sur tous les aspects du projet afin de déterminer le niveau des financements réalisés et le contenu et les conditions d’exécution des contrats. Mais aussi pour déterminer les facteurs de blocages et les solutions de sortie de crise. A défaut, les députés, qui examinaient hier le budget du ministère en charge des Transports aériens, préconisent la mise en place d’une commission parlementaire. Car, selon les représentants du peuple, les informations communiquées à ce sujet sont souvent imprécises et contradictoires. Suffisant pour eux de soutenir que cela dénote un certain manque de rigueur de la part de l’entreprise chargée de la construction. Ce qui agace le plus la représentation nationale, c’est le fait que malgré qu’elle n’ait pas respecté son engagement de réaliser les travaux dans le délai convenu de 33 mois, cette entreprise exige continuellement la signature et le paiement d’avenants complémentaires. Pourtant, s’offusquent-ils, aucune incertitude ne devrait exister au sujet de la date de réception de l’aéroport. Le député Babacar Diamé précise que l’avenant actuel doit être le dernier aspect. Parce que, explique-t-il, l’état actuel du projet n’est plus à une situation de tâtonnements. «Logiquement, le coût qui doit permettre de terminer cet aéroport doit être connu. Par conséquent, il doit être intégré dans le dernier avenant pour qu’on ne revienne pas encore à de nouveaux avenants», estime le député. En outre, les parlementaires ont invité le gouvernement à s’abstenir, désormais, d’annoncer des dates, tant que l’assurance ne lui aura pas été donnée qu’elles puissent être respectées de manière certaine. Ils ont aussi souligné la nécessité pour l’Etat de se donner les moyens d’avoir une maîtrise suffisante sur ce dossier. Parce que, considèrent-ils, au regard des importantes activités et transactions qui en dépendent, la fiabilité des informations constitue une donnée fondamentale. Par ailleurs, les députés reconnaissent que la voie diplomatique et pacifique ne devrait pas non plus être négligée, compte tenu des excellentes relations que le pays entretient avec le Royaume d’Arabie Saoudite, dont est originaire Saudi Ben Ladin Group, sans qu’il soit question de brader les intérêts nationaux. Les assurances du ministre Pour sa part, le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Maïmouna Ndoye Seck, a expliqué que le projet de l’aéroport international Blaise Diagne a été élaboré et lancé avec des tares congénitales. Elle souligne que l’Etat a noté une précipitation dans le lancement dudit projet. Ce qui a conduit, selon elle, à une situation où toutes les études nécessaires n’ont pas été faites au préalable pour bien verrouiller le contrat. «Ce contrat initial a été signé en avril 2007 pour un montant de 229 milliards de Fcfa et la fin des travaux prévue en décembre 2013, précisément soit en 33 mois. Un an après, le premier avenant d’un montant de 1 milliard 285 millions a été signé pour ajouter des travaux de terrassement et de Vrp pour le site de recasement. Et, la date de fin des travaux n’a pas évolué. En juillet 2010, soit trois ans avant la date de fin prévue, un deuxième avenant de 45 milliards a été signé et qui prenait en charge des retards possibles pour diverses raisons. Et la fin des travaux a été repoussée à novembre 2011», relève le ministre. Poursuivant, elle soutient que quelques mois avant cette date de novembre 2011, en juillet 2011, un troisième avenant de 27 milliards a été signé et qui repoussait les travaux à novembre 2012. Ainsi, en 2012, elle renseigne que le coût du contrat de construction était à 303 milliards, soit 32 % de plus par rapport au contrat initial et la fin des travaux était repoussé de 26 mois.
Adama COULIBALY