Loulia Navalnaya, la veuve de l’opposant russe Alexeï Navalny, a déclaré lundi 21 octobre dans une interview à la BBC qu’elle rentrerait en Russie et se présenterait aux élections si le «régime» de Vladimir Poutine était un jour déchu.
«Si je reviens en Russie, je participerai aux élections comme candidate », a déclaré lundi 21 octobre Ioulia Navalnaya, lors d’une interview à la BBC. Mais l’opposante, qui vit pour le moment hors du pays, en a conscience : son retour ne se fera pas tant que Vladimir Poutine est Président. « Je veux vivre en Russie. Je suis née à Moscou, mes enfants aussi… c’est très important pour moi de revenir. C’est impossible bien sûr tant que Poutine est au pouvoir, mais j’espère qu’un jour son régime chutera et que je reviendrai », a-t-elle déclaré. Vladimir Poutine est « mon opposant politique, et je fais et ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire tomber son régime le plus tôt possible », a-t-elle affirmé également dans cette interview.
Un « affront » à la mémoire d’Alexeï Navalny
À la veille de la sortie posthume des mémoires d’Alexeï Navalny, l’opposante de 48 ans a également qualifié d’« affront » la faiblesse des réactions internationales à l’annonce du décès de son mari en février 2024 dans une prison de l’Arctique. « Je pense qu’il n’y a pas eu de réponse (internationale) à la mort d’Alexeï. Certes, il y a eu des sanctions à l’encontre de certains gardiens de sa prison de l’Arctique, mais je trouve que c’est une espèce d’affront à sa mémoire », a-t-elle déploré.
Elle a appelé à sanctionner directement « Poutine, son entourage » et le gouvernement russe en place. Selon elle, le président russe doit « répondre de la mort et du meurtre » de son mari, et sa fondation anticorruption dispose de « preuves » qui seront dévoilées une fois « le tableau complet » reconstitué. Dimanche 20 octobre, Ioulia Navalnaya avait dit souhaiter, dans le Sunday Times, la déchéance de Vladimir Poutine, espérant qu’il « passe d’une sorte de tsar de Russie à un prisonnier ordinaire », enfermé comme l’a été son mari dans des conditions très éprouvantes.
RFI