La seule solution pour une relance correcte de notre économie est l’annulation partielle de la dette sans aucun programme structurel en place.
C’est la conviction de l’économiste Mohammed Dia. Selon lui, une fois que la dette est partiellement annulée, cela permettra de nous endetter à nouveau et de bien allouer les ressources mobilisées. Ce plaidoyer intervient au moment où le Sénégal renoue avec les inondations et fait face à la persistance de la crise sanitaire. «Cette année, qui allait rentrer dans l’histoire, comme l’année la plus catastrophique avec tous les pays du monde affectés par la pandémie du coronavirus. À cela, vient s’ajouter les fortes pluies. Il faut se rendre à l’évidence: il sera impossible de gérer ces deux problèmes avec nos maigres ressources», dit-il. Et d’ajouter: «L’allègement du service de la dette grâce au moratoire que les pays du G20 ont décidé, est une bouffée d’oxygène qui a permis d’affecter cette somme aux dépenses sanitaires et sociales. Cette somme est quand même significative, car elle représente près de 14 % du service de la dette extérieure».
Il rappelle également que face à la pandémie du coronavirus, le conseil d’administration du Fmi avait octroyé au Sénégal au titre de l’instrument de financement rapide 67 % de la quote-part et un décaissement au titre de la facilité de crédit rapide pour 33 % de la quote-part pour un montant global nécessaire de 442 millions de dollars. «Pour financer le Fonds Force Covid-19 le Sénégal avait retiré ses quotes-parts au Fmi, et pour l’aide d’urgence aux sinistrés des inondations de l’année dernière, l’Etat avait puisé dans les indemnités de l’Assurance de la mutuelle panafricaine de gestion des risques», souligne-t-il.
Charles G.DIENE