« J’ai décidé de quitter Twitter définitivement ». La maire de Barcelone Ada Colau, élue avec le mouvement Barcelone en commun en 2015 puis 2019, vient de publier ce lundi un communiqué sur Twitter, en espagnol et en catalan, pour indiquer qu’elle quittait ce réseau social.
Après plusieurs mois de réflexion, l’élue espagnole avait indiqué s’éloigner de la plateforme pendant quelques temps à l’occasion de son anniversaire, début mars. Un test qui fut « un succès », explique cette dernière qui livre les raisons de ce départ définitif.
Malgré les avertissements de ses proches, lui rappelant l’importance de Twitter dans l’univers politique alors que son compte dénombre près d’un million d’abonnés, Ada Colau assure être arrivée à la conclusion inverse. « Parce que j’essaye de faire de la bonne politique, je vais quitter Twitter », écrit-elle.
« Tyrannie de la présence permanente »
« Les critiques, les interrogations, les discussions ne me dérangent pas, poursuit la maire. Je les accepte et j’aime ça, pointant l’importance du dialogue et du débat en politique. » Mais si Twitter lui permettait ces échanges au début de son utilisation, elle déplore désormais les « faux profils anonymes » qui incitent à la haine. Dont certains sont « achetés avec l’argent de l’extrême-droite », ajoute Ada Colau.
La maire de Barcelone dénonce également « une tyrannie de la présence permanente » : commenter tous les sujets, tous le temps. Ainsi, l’absence de tweet sur un sujet peut déclencher une polémique. « Le réseau social et l’algorithme occupent beaucoup de temps et d’énergie », souligne Ada Colau, ayant la sensation que ces derniers « déforment la réalité » en « sur-représentant les polémiques et les discours de haine ».
« Plus d’empathie, d’écoute, de nuances »
« Je suis une meilleure personne hors de Twitter », poursuit Ada Colau, préférant s’éloigner du « bruit » et des « des « confrontations stériles » pendant cette période de crise sanitaire « sanitaire et économique sans précédent ». « Dans ce contexte, je suis arrivée à la conclusion que la politique a assez de bruit, de testostérone et de tweets faciles, et qu’elle nécessite plus de d’empathie, de complexité, d’écoute, de pédagogie et de nuances », indique la maire de Barcelone.
Au bout de ces semaines sans Twitter, l’élue assure retrouvé davantage de confiance en l’être humain, d’attention à ce qui unit les citoyens plutôt que ce qui les divise mais aussi une écoute plus directe de ses administrés. Autant de constat qui entérine sa décision de quitter le réseau social, qu’elle qualifie de « rationnelle » et « réfléchie », « sans drames, ni victimisation ». Les autres réseaux sociaux d’Ada Colau restent en revanche actifs (Facebook, Instagram et Telegram), moins « polarisés » et « moins instantanés », selon elle.
JDD