L’Arabie saoudite, qui dirige la coalition militaire au Yémen, a annoncé le 23 juin dernier avoir déjoué des attaques visant certaines villes du royaume, notamment la capitale Ryad. Il s’agissait, selon l’Agence de Presse Saoudienne (SPA), de drones piégés et de missiles tirés par les « rebelles » Houthis.
Cette information, qui n’est relayée par aucune presse au Sénégal et dont certains médias occidentaux doutent de la véracité, a fait réagir le gouvernement du Sénégal. En effet, dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur assimile « ces attaques » à des « actes terroristes » avant de les dénoncer (voir communiqué). Pour le ministre Amadou BA, ces attaques, qui n’ont pas eu lieu, sont aux antipodes de l’appel du Secrétaire général de l’ONU qui demande un « cessez-le-feu ».
Cette position du Sénégal, qui n’a jamais caché son soutien à l’Arabie saoudite, pour avoir même failli envoyer des soldats au front yéménite, peut paraitre normale. Seulement, pour un gouvernement qui n’a pipé mot quand, une semaine plus tôt, des dizaines de soldats maliens ont été tués ou capturés après une attaque imputée aux djihadistes, cela parait invraisemblable. Pourtant, c’est la même discrétion du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur quand, le 11 juin dernier, l’attaque d’une base des forces de sécurité ivoiriennes dans le nord-est de la Côte d’Ivoire a fait une dizaine de morts.
En vérité, depuis l’avènement de Macky SALL le Sénégal s’illustre dans la diplomatie alimentaire. Fort avec les « faibles » comme la Gambie et très petit face aux « riches ». Cette diplomatie qui empêche à nos officiels de tenir un discours de vérité aux autorités des pays dans lesquels les Sénégalais sont régulièrement malmenés. Une politique de deux poids deux mesures exacerbée dès qu’il est question de la France ou de l’Arabie saoudite. Quand le 5 juin 2017, l’Arabie saoudite et ses alliés du Golfe ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l’accusant de “soutenir le terrorisme et des organisations extrémistes”, le Sénégal avait aussitôt rappelé son ambassadeur pour consultation. La suite est connue. Un suivisme que les Sénégalais pensaient avoir dépassé avec l’entreprenant WADE.
WALFNet