Les agents de l’Administration pénitentiaire, au vu de l’aggravation des cas testés positifs à la Covid-19, ne peuvent plus sortir des prisons. Ils sont détenus sans être prévenus et poursuivis pour quel que délit que ce soit. Ils vivent mal leur situation et appellent à un allégement des mesures, surtout que certains n’ont pas vu leurs familles depuis plus de trente jours.
L’Administration pénitentiaire a pris la décision de confiner ses agents en service dans les prisons. Une situation très mal vécue par certains. Des risques de troubles psychiques ne sont pas à écarter. Certains ont joint ‘’EnQuête’’ pour conter leurs misères. ‘’Nous ne sommes pas des détenus. Nous ne purgeons pas de peine, mais la situation que nous vivons est pire que celle des détenus dont la plupart connaissent les raisons pour lesquelles ils sont maintenus en prison. Nous sommes coupés de l’extérieur. C’est la fin du mois, et pour des raisons de Covid-19, nous ne pouvons même pas voir nos familles, encore moins retirer nos salaires et régler certaines dépenses. C’est du n’importe quoi ! Nous avons des enfants et des parents, et le seul contact que nous avons avec eux, c’est le téléphone. Les autorités risquent d’avoir l’effet contraire de ce qu’elles recherchaient. A la longue, certains vont péter les plombs et cela pourrait se répercuter sur le bon fonctionnement des prisons’’.
Pour cet autre agent de l’Administration pénitentiaire, ‘’nos autorités pouvaient entrevoir d’autres pistes que celui du confinement. Pourquoi nous et pas nos autres frères d’armes que sont les gendarmes, les policiers, les militaires et les sapeurs-pompiers ? Il faut seulement des mesures barrières, comme cela se passe dans les autres secteurs. Il faut que le directeur de l’Administration pénitentiaire vienne s’imprégner des conditions de vie et d’existence des agents, depuis que le confinement a été mis en place, pour savoir. Ce n’est pas juste, encore moins bien réfléchie cette mesure que rien ne peut justifier. Il faut même l’évaluer. Nous pouvons sortir et vaquer à nos occupations et faire comme les autres, au moment de regagner nos lieux de travail’’.
Ces matons considèrent que c’est une violation flagrante du droit des travailleurs et des droits humains. Ils ne comprennent pas que les responsables des organisations de défense des droits humains, si promptes à dénoncer certaines bavures, ne pipent mot. Pour ces autres matons, ‘’ce qui se passe dans les prisons, avec ce confinement forcé des agents de l’Administration pénitentiaire, est du jamais vu’’.
Pour rappel, avec l’augmentation progressive notée des cas de contamination à la Covid-19, le ministère de la Justice avait pris des mesures draconiennes. Elles consistent à la suspension des visites aux détenus, entre autres.
EnQuête