Tous les leaders de l’opposition invités ont répondu à l’appel du chef de l’Etat qui a déclaré la guerre au Covid-19. Et tous, ont réaffirmé leur engagement à se battre aux côtés de Macky Sall pour gagner cette guerre.
L’opposition parlementaire a décidé de faire bloc autour du président de la République qui a déclaré la guerre au coronavirus. Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Pape Diop, Mamadou Lamine Diallo, Issa Sall, Pape Diop, Cheikh Bara Dolly Mbacké, Mansour Sy Djamil, etc se sont entretenus, hier, avec le chef de l’Etat, au palais de la République. Ils ont été reçus séparément, mais tous les entretiens avec Macky Sall ont porté sur la pandémie du coronavirus et des mesures prises pour tenter de l’endiguer. Et tous les opposants ont exprimé leur désir de se battre aux côtés de Macky Sall pour gagner cette guerre. C’est dire que le coronavirus est en train de réussir ce que Macky Sall cherche depuis des années, rassembler toute l’opposition autour d’une question. Il n’a jamais réussi à le faire ni avec son dialogue politique encore moins avec son dialogue national. En effet, toute l’opposition, sans exception, même ceux qui boycottent le dialogue national comme Idrissa Seck, Ousmane Sonko, le Pds, Mamadou Lamine Diallo, etc ont répondu à son appel pour bouter le coronavirus hors du pays.
Une union sacrée autour du président de la République qui ressemble à bien des égards à la situation de 1989 et la crise entre le Sénégal et la Mauritanie. Abdou Diouf, le président de la République de l’époque, avait réussi une union autour de sa personne, tous les leaders politiques de l’époque avaient répondu favorablement, ce qui avait abouti à la formation d’un gouvernement de majorité présidentielle élargie avec l’entrée au gouvernement des opposants. Abdoulaye Wade, alors chef de l’opposition, devint ministre d’État auprès du président de la République, Amath Dansokho ministre de l’Habitat, Jean Paul Dias, ministre de l’intégration ouest-africaine et Ousmane Ngom à la Santé. Ce gouvernement avait permis à Diouf de faire d’une pierre deux coups : s’assurer le soutien de l’opposition dans la crise avec le voisin du nord mais et surtout mettre fin à la contestation et les violences nées de l’élection présidentielle de 1988 fortement contestée par Wade qui revendiquait la victoire. Mais il est très peu probable que ces audiences débouchent sur la formation d’un gouvernement d’union nationale. Et pour cause, Macky Sall est théoriquement à son deuxième et dernier mandat par conséquent, Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Khalifa Sall, Karim Wade, etc n’ont aucun intérêt à compromettre leurs chances en entrant dans gouvernement en fin de règne.
«Nous avons dit au Président notre volonté de l’accompagner dans cette guerre», déclare Malick Gakou, le leader du Grand parti. «J’ai dit au Président Macky Sall que nous adhérons totalement aux mesures qu’il a prises», affirme Issa Sall du Pur après sa rencontre avec Macky Sall. «L’appel du président de la République à tous les Sénégalais sans exception parce que la maladie concerne tout le monde. On n’a pas de vaccin et les mesures prises sont préventives. Nous devons donc travailler ensemble pour combattre cette maladie. Nous pensons aussi à nos parents de la diaspora et nous sommes satisfaits des mesures prises les concernant parce qu’ils envoient de l’argent à leurs parents restés au Sénégal», déclare Idrissa Seck.
«Nous disons notre soutien à ceux qui sont dans les liens de la détention parce que ce sont des lieux où la mobilité est réduite. Dire aussi que si c’est le pays, nous dépassons un certain nombre de contingences pour être plus efficace dans la lutte. J’invite aussi à beaucoup d’unité, à plus de responsabilité, à plus d’unité à un changement de comportement dans nos actes. Aujourd’hui, c’est l’individu qui est touché et c’est presque toute la machine économique qui est à terre. Nous voulons aussi féliciter le gouvernement pour les mesures prises et lui assurer de notre soutien parce que c’est tous ensemble que nous pourrons venir à bout du coronavirus», déclare Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar. «J’ai répondu à cette invitation, parce que nous considérons que les moments que nous vivons sont particulièrement graves et qu’ils doivent appeler chacun de nous au sens de la responsabilité et surtout au dépassement par rapport aux convictions que chacun de nous peut avoir. L’Etat a la prérogative et la priorité de la gestion de cette crise, mais c’est une crise qui interpelle tous les Sénégalais. Et donc, nous n’avons pas attendu cette audience pour donner notre point et considérer que les mesures prises jusqu’ici allaient dans le bon sens. C’étaient les mesures qu’il fallait prendre. Notre seule présence ici suffit à démontrer que l’heure est grave et c’est pourquoi nous continuons à lancer un appel aux Sénégalais à rester vigilants et surtout à suivre strictement les consignes données parce qu’elles sont faites pour leur bien. Il s’agit de sauver des vies, ce n’est pas un jeu. Aujourd’hui, on voit des milliers de morts partout à travers le monde et tout le monde est exposé à cette maladie. Il est donc important que tous les Sénégalais le comprennent», affirme pour sa part Ousmane Sonko, le leader de Pastef.
Charles Gaïky DIENE