Le ministre en Charge du suivi du Plan Sénégal émergent (Pse) a profité, hier, de l’atelier sur la revue annuelle de l’exécution des projets et réformes phares du Pse pour mettre en garde ses détracteurs qui l’accusent d’avoir fauté dans sa gestion lors de son passage au Port de Dakar. Non sans tirer aussi sur l’opposition qui fustige les milliards de F Cfa engloutis dans le Train express régional (Ter).
Les responsables de l’opposition qui accusent Cheikh Kanté d’avoir traîné des casseroles lors de son passage au Port autonome de Dakar sont avertis : L’ex-directeur général du Pad dit défier quiconque de fournir des preuves de ses allégations. Mieux l’actuel ministre en Charge du suivi du Plan Sénégal émergent (Pse) menace de traduire en justice encore tous ceux qu’il appelle de «petits politiciens» qui chercheront à jeter un regard critique sur sa gestion au Port. «J’ai fait 5 ans au Port de Dakar et j’ai laissé à l’actuel directeur un Port en bonne santé, parce que durant ces années j’ai cumulé des bénéfices. De 2012 à 2017, je n’ai fait que des bénéfices et je n’ai commis aucune faute de gestion. D’ailleurs, j’ai parfois traduit en justice ces petits politiciens qui se sont hasardés à m’attaquer sur ce champ-là. Et ils ont automatiquement perdu. Je n’hésiterai pas à le refaire. Et je défie quiconque aura le courage de se présenter devant moi pour démontrer une faute que j’ai commise durant l’exercice de mes fonctions, il répondra au tribunal. J’assume ma gestion toute entière», menace Cheikh Kanté. C’était hier, lors de l’atelier sur la revue annuelle de l’exécution des projets et réformes phares du Pse.
Il a fustigé également le débat soulevé par l’opposition notamment sur les milliards de F Cfa investis dans le Train express régional (Ter). Pour l’ancien patron du Port de Dakar, le Ter est une «réponse scientifique et académique à une pathologie universelle qui est là de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud». Pour lui, selon la Banque mondiale les nuisances liées aux embouteillages à Dakar sont estimées à 100 milliards de F Cfa par an alors que le Ter ne coûte pas même 20 milliards de F Cfa par an. «Je pense que c’est une utopie de faire un mauvais procès aux infrastructures de l’Etat qui tracent les germes de notre émergence. C’est de la méchanceté de la part des politiciens en perte de vitesse», cogne-t-il. Faisant le procès des régimes qui se sont succédé avec Senghor et Wade, Cheikh Kanté rappelle que des indépendances à 2012 c’est des cycles de pauvreté qui ont été entretenus notamment avec un système scolaire non adapté ayant favorisé le chômage dans notre pays.
De son avis, à la l’analyse des résultats du premier plan d’action prioritaire, le Pib par tête d’habitant a été multiplié par 2, les exportations ont presque doublé et le nombre d’emplois selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ands) est estimé à 492 mille. Des chiffres sur l’emploi, selon Cheikh Kanté, qui ne reflètent pas d’ailleurs la réalité. Parce que d’après lui, le gouvernement a dépassé le milliard d’emplois, car l’Ands n’a pas tenu compte de l’abondance du secteur primaire notamment de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage. Pour lui, les statistiques ont démontré rien que dans le domaine de l’agriculture, avec l’horticulture, l’Etat a dépassé 1 million 432 mille tonnes de fruits et légumes avec 400 mille tonnes d’oignons et 140 mille tonnes de pommes de terre.
Il rappelle qu’en 2012, le pays importait presque 800 mille tonnes de riz et on produisait 469 mille tonnes. Aujourd’hui, le Sénégal a dépassé un million 132 mille tonnes avec une réduction drastique des importations. Idem pour le mil, le sorgho, etc. Déjà dans le domaine du zircon, poursuit-il, le pays a dépassé ses objectifs qu’il s’était fixé en 2023. «Dans le domaine des phosphates, c’était 1,5 tonne, nous avons dépassé les 3 millions de tonnes. Non sans parler de l’électricité. Aujourd’hui, des milliers de villages ont été électrifiés contrairement aux régimes qui se sont succédé qui ont été plus lents que des tortues. Dans le premier plan d’actions prioritaire, nous avons électrifié 534 villages par an. Nous avons de l’eau en abondance et des routes avec le Pudc», vante-t-il.
Samba BARRY