La plateforme Ño Lank Ño Bagn est plus que déterminée dans son combat contre la hausse du prix de l’électricité et pour la libération de Guy Marius Sagna et Cie. Avec ou sans autorisation, ils sont décidés à descendre dans la rue, cette après-midi, de la Place de l’Obélisque au carrefour du Triangle sud.
Sauf extraordinaire, ça promet de chaudes empoignades, ce soir, entre manifestants et forces de l’ordre si la manifestation de Ño Lank Ño Bagn n’est pas autorisée. Face à la presse hier, les membres de ladite plateforme ont donné le ton. Ils ont manifesté leur intention de marcher avec ou sans autorisation. Le droit à la marche étant inscrit dans la Charte fondamentale, ils disent avoir déposé la déclaration dans le bureau de l’autorité préfectorale pour la tenue d’une manifestation depuis le 26 décembre dernier. «C’est le régime déclaratif. Nous avons satisfait toutes les formalités. Normalement, il n’y a aucun motif qui puisse être invoqué pour interdire notre marche», a lancé tout de go Fadel Barro. Les manifestants ont maintenu l’itinéraire de la marche qui partira de la Place de l’Obélisque au rond de la Rts en passant par le boulevard Général De Gaulle.
S’agissant de la position affichée du gouvernement de la hausse qui ne concerne pas les couches défavorisées, le collectif dénonce un leurre. Pour Fadel Barro et Cie, «les Sénégalais n’ont pas compris que l’augmentation du prix de l’électricité aille au-delà des factures de courant. Si certains estiment que c’est juste leurs factures qui vont augmenter, ils se trompent». Occasion qu’ils saisiront pour préciser : «Ils ont fait le resserrement du contrôle douanier, ça a augmenté les prix de tous les conteneurs. Donc, c’est nous qui allons payer. Lorsqu’ils ont augmenté le prix de l’essence, ça a impacté le transport. Et tous les produits ont une charge sur les transports. Et lorsqu’ils viennent augmenter le prix de l’électricité, ça veut dire que tous les produits vont augmenter. Ce n’est pas juste les factures ; demain, ils viendront augmenter les impôts».
La manifestation de cette après-midi ne va seulement pas se tenir à Dakar uniquement. Elle sera décentralisée à l’intérieur du pays. Des régions comme Thiès, Fatick, Kolda ont également décidé de manifester contre la cherté du coût de l’électricité. La plateforme Ño Lank a indiqué que sa démarche entre dans le cadre de la recherche de convergences dans la lutte contre la hausse du prix de l’électricité, pour la libération des militants «arbitrairement» arrêtés lors des manifestations notamment Messieurs Guy Marius Sagna, Galass Fall et Ousmane Sarr et pour une participation «conjointe, multiforme et massive» à la manifestation du vendredi 10 janvier 2020 à la Place de la Nation. Le Mouvement «Ño Lank» avait, par la même occasion, dénoncé l’instrumentalisation de la Justice et a appelé à un regroupement des Forces citoyennes, politiques et sociales pour faire face aux violations répétées des droits et libertés garanties par la Constitution. Mais la plateforme ne sera pas seule sur le terrain. L’opposition est décidée à renouer avec les foules. Le Coordonnateur du Front national de résistance, Moctar Sourang qui a reçu les initiateurs du mouvement a rappelé l’implication du Frn dans le combat mené par Ño Lank par le biais de la désignation de deux représentants permanents dans les instances du Mouvement et la mobilisation des militants de l’opposition dans les combats en cours.
Magib GAYE