La question du nombre d’habitants sur la planète en rapport avec l’épuisement de ses ressources a été débattue à Casablanca, la semaine dernière, lors de l’Université d’Été du patronat marocain.
Et parmi les panelistes, deux ex-hauts dirigeants ont eu des points de vue divergents sur la question. Dans une vidéo postée sur Youtube, Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française et Aminata Touré, ex-Premier ministre du Sénégal, se sont échangés des amabilités. Pour le premier cité, la question de l’explosion démographique, surtout en Afrique, est «extrêmement centrale» pour l’avenir de la planète. Taquinant, à la fin de son intervention, Mimi Touré, qui lui disait qu’il y ait une relation scientifique établie entre la fertilité des femmes africaines et l’effet de serre mondial puisque sa mère a huit enfants, qu’elle en a trois et que sa fille en voudrait deux, Nicolas Sarkozy a terminé son speech en disant à son «amie» : «Je suis de sa famille». Pour avoir été le premier Président français à créer un ministère de l’identité national, on a du mal à le croire. Surtout qui après ses propos à Dakar sur l’homme africain qui n’est suffisamment entrer dans l’histoire.
Pourtant, il avait auparavant chargée celle qui s’est insurgée contre ses positions sur la fertilité des femmes africaines : Vous avez du tempérament, moi aussi».
A travers un sentiment d’afro-optimisme que l’Afrique va y arriver, notamment en dopant son commerce intra régional actuellement à 15 %, surtout avec l’ouverture qu’offre la Chine, Aminata Touré porte la réplique à l’ancien chef de l’Etat français, «ami de Macky Sall». «Nous avons une perception différente de celle de nos pairs européens. Il n’y a pas cette réciprocité qui nous vient du Nord et ce renouvellement de la pensée, de la vision et de l’œil qu’on porte sur l’Afrique. L’impression devient la réalité. Mais je ne pense pas qu’il y ait une relation scientifique établie entre la fertilité des femmes africaines et l’effet de serre mondial. (…) L’Europe a du mal à atteindre son taux de reproduction démographique et l’Afrique vers sa transition démographique. Donc, je ne crois pas que les femmes africaines soient coupables du réchauffement de la planète», réplique la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Non sans signaler qu’il est temps que le regard change en direction de l’Afrique. Parce que, dit-elle, les dirigeants sont plus jeunes et voudraient entretenir avec le Nord une relation différentes, une relation qui soit moins cliché.
Seyni DIOP