L’audience de la session de la Chambre criminelle de Dakar a eu droit, avant-hier, à une affaire de bagarre impliquant deux ivrognes, au cours de laquelle Diaphra Ly décéda. Attrait à la barre pour le délit d’«assassinat», l’accusé Diéne Ndiaye, placé sous mandat de dépôt depuis le 14 février 2014, retrace les faits. Selon lui, tout a débuté le 04 février, à la veille de la mort de celui-ci, aux coups de 22 heures, lors d’une dispute entre lui et la victime, à cause d’une modique somme d’argent de 250 francs Cfa, dans un bar, à Rufisque. «Je lui avais donné 1000 francs Cfa pour qu’il m’achète une bouteille de wisky. Après l’achat, il a refusé de me rendre ma monnaie (250 francs). Alors s’ensuit une bagarre entre nous au cours de laquelle, il m’a malmené. Parce que j’étais ivre. Le lendemain, je me suis présenté chez lui pour en parler à son grand-frère, vu que nous sommes des voisins. Un instant, Diaphra s’est présenté devant la porte de ma maison, muni d’un couteau. Je ne savais même pas qu’il est venu pour une bagarre. Il est resté dix minutes à m’insulter. Il m’a, par la suite, donné un coup de poing. C’est le début d’une nouvelle bagarre. C’était le 05 février, à 10 heures du matin», explique l’accusé qui risque 15 ans de travaux forcés. A l’en croire Diéne Ndiaye, c’est avec le couteau que détenait la victime qu’il lui a ôté la vie. Cela, sans en rendre compte. Il soutient que lorsqu’ils sont tombés tous les deux, il a réussi à lui arracher cette arme blanche. «C’est ainsi que j’ai senti l’avoir atteint par un seul coup de couteau, sur le bas ventre. La bagarre a eu lieu devant ma maison. J’étais ivre. Il a rendu l’âme aux coups de 18 heures, le même jour. Je me suis rendu à la gendarmerie de Keur Massar pour me constituer prisonnier», narre-t-il.
Les arguments de ce dernier laissent à désirer, selon le procureur de la République qui, dans son réquisitoire, les a déconstruits. Pour le représentant du ministère public, l’accusé qui a été dominé la veille (le 04 février), n’a pas pu digérer sa défaite. Ce qui lui a poussé à se présenter le lendemain (05 février) chez la victime. A l’en croire, c’est un affront qu’il ne pouvait pas digérer. Et qu’il a repris la bataille pour en découdre avec Diaphra. «Il a déclaré que c’est la victime qui avait l’arme. Ce n’est pas la réalité. C’est invraisemblable. Il a fait disparaitre l’arme. La victime est plus faible que lui. Ce qui est constant, c’est lui qui était muni d’un couteau», reconstitue-t-il. Non sans oublier de déclarer que la victime a été atteinte au poumon droit qui a été perforé.
La partie civile, par le biais de l’épouse du frère de la victime, a accordé son pardon à l’accusé, au nom de toute la famille. Quant aux avocats de la défense, ils ont imploré la clémence du tribunal pour une application bienveillante de la loi. Ils soutiennent l’accusé est passé à l’aveu. Il a même envoyé une lettre d’excuse à la famille de la victime. Le verdict sera connu le 16 juillet. L’accusés boucle 5 ans de détention provisoire.