L’opportunité financière qu’offre l’anacarde n’est pas sans conséquence sur la jeunesse. Au contraire, cette catégorie sociale vit désormais ce qui peut être considérée comme une tyrannie du cajou.
Dans une Casamance à peine en résurrection économique, rares sont les filières qui offrent des opportunités d’emplois, et donc d’avoir une certaine disponibilité en terme d’argent. Du coup, beaucoup de jeunes et d’enfants se tournent pendant cette période vers cette activité de collecte de noix de cajou. Dans certaines localités comme la commune de Boutoupa Camaracounda, l’inquiétude devient de plus en plus grandissante avec la faiblesse des notes scolaires au second semestre. «Chaque année, on constate une baisse des résultats scolaires au mois de mai qui correspond au début de la campagne anacardière. Parce que tout simplement, les élèves ont l’esprit à la récolte de noix de cajou. Une activité qui impacte les rendements scolaires au second semestre», fait constater un professeur pour s’en offusquer. «Certains élèves abandonnent tout simplement les classes pendant cette période de l’année parce que trop occupés par cette nouvelle activité lucrative», renchérit notre interlocuteur qui pointe du doigt les parents. Le sujet était d’ailleurs au centre d’un forum organisé le mois dernier au Cem de Mpack. Il a donc été question au cours de cette rencontre de sensibiliser les parents, mais aussi, les élèves pour les amener à créer une articulation intelligente entre les études qui constituent la priorité et les activités de collecte de l’anacarde qui permettent par ailleurs de faire reculer les frontières de l’indigence dans ces zones en proie à des difficultés économiques nées de la crise en Casamance.
Mamadou Papo MANE