«Abdoulaye Diouf Sarr incompétent» ; «Abdoulaye Diouf Sarr nullard» ; «Abdoulaye Diouf Sarr dégage» ; «Abdoulaye Diouf Sarr démissionne»…
C’est par ces slogans hostiles au ministre de la Santé et de l’Action sociale que les agents de la santé venus de tous les coins et recoins du Sénégal regroupés autour du And Gueusseum ont battu le macadam, hier, à Dakar, du rond-point de la Rts jusqu’à la Place de la Nation ex-Place de l’Obélisque. Ce, pour fustiger l’attitude du gouvernement qui a décidé de ponctionner leurs salaires à cause de leurs grèves pour exiger le respect des accords signés avec l’Etat. «Nous avons constaté pour le déplorer le coaching calamiteux du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr. Nous le déclarons persona non grata. Aujourd’hui, les décisions sont en train d’être prises à la périphérie avec des médecins qui ne sont pas outillés pour cela. En connivence avec le ministre de la Santé, ils sont en train de menacer les agents de la santé qui sont en grève et de ponctionner leurs salaires. La manœuvre ne passera pas, parce qu’elle est cousue de fil blanc. Nous serons debout, parce que ce que nous réclamons du gouvernement, c’est le recrutement du personnel Jika et Cobra, parce que c’est un engagement qui avait été pris par l’Etat du Sénégal», martèle le président d’And Gueusseum, Mballo Dia Thiam.
Pour ce dernier, si Diouf Sarr et ses services pensent qu’en coupant les salaires, ils arriveront à casser le rythme des agents de la santé, c’est peine perdue. Mieux, M. Thiam affirme que toutes les stratégies mises en place par les autorités en charge de la santé pour installer la confusion et à tromper l’opinion sont vouées à l’échec. Selon lui, c’est inadmissible de dire à un agent «si vous renoncez à votre militantisme, je renouvèle votre contrat». Ce n’est pas décent dit-il dans un pays de droit et ils ne l’accepteront pas. «Aujourd’hui, faire substituer le personnel de la santé par les enseignants pour administrer les médicaments qui ont des effets secondaires souvent redoutables, c’est très grave pour un pays», peste-t-il.
Il dit à qui veut l’entendre que les travailleurs de la santé ne fléchiront pas face aux tentatives d’intimidation du gouvernement. Même s’il reste un seul militant, ils vont continuer à lutter, parce qu’ils sont dans leurs droits. «Nous sommes à notre 17ème plan d’actions, mais le gouvernement continue toujours de dormir, nous allons le réveiller. Nous sommes plus que déterminés. Nous allons encore durcir la lutte. Nous avons récemment arrêté le Programme élargi de vaccination, le ministre de la Santé a crié au secours, mais qu’Abdoulaye Diouf Sarr se le tienne pour dit, les prochains jours, nous allons paralyser le reste et cela fera encore plus mal. Aujourd’hui, il est en train de former des gens dans le tas pour aller vacciner les enfants, que les populations sachent que s’il y a des morts, l’Etat est le principal responsable», crache Sidya Ndiaye, secrétaire général d’And Gueusseum.
Le représentant de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas), Mademba Sock, trouve que le gouvernement devrait tirer les leçons sur ce qui se passe actuellement en France avec les manifestations des «Gilets Jaunes». Car, c’est inacceptable, pour lui, que dans un pays de droit, des travailleurs soient réduits à la mendicité, où leur pouvoir d’achat est écrasé. C’est intolérable et inacceptable, estime-t-il.
Samba BARRY