Ancien Premier ministre et président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), Abdoul Mbaye a rendu, hier, visite à ses militants du quartier Médina Chérif de Kolda. Interrogé par la presse, l’ancien Premier ministre a réagi à la sortie du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan sur l’évolution des cours mondiaux du pétrole pour justifier des choix du gouvernement.
(Correspondance) – A l’heure qu’il est, les explications du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan sur l’évolution des cours mondiaux du pétrole n’ont pas convaincu le président de l’Act et ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye. Le ministre des Finances qui déclarait, mardi dernier, face à l’augmentation du baril de pétrole et à l’appréciation du dollar, le Sénégal n’avait que deux possibilités: soit répercuter les prix sur tous les produits dérivés, ce qui se fera sentir au niveau des populations, soit bloquer les prix et procéder à des subventions. Le choix a été fait, selon Amadou Ba par Macky Sall, en optant pour la seconde alternative. L’ancien Premier ministre, qui rencontrait, hier, des militants de son parti au quartier Médina Chérif de Kolda, considère comme un «déni de vérité» ou bien un «mensonge» ces explications de l’argentier de l’Etat. Pour Abdoul Mbaye, quand il s’agit de parler économie, les dirigeants actuels sont «toujours au clair-obscur», parce que dit-il, «on veut nous faire croire à l’émergence».
Le président de l’Act d’ajouter que les autorités masquent la vérité aux Sénégalais, expliquant que Amadou Ba a fait sa déclaration qu’après une alerte du Fonds monétaire international. Jusque-là, poursuit Abdoul Mbaye, «ils (les gouvernants) avaient tout caché, sinon il n’y aurait pas eu de famine au Sénégal, alors que c’est le cas». Abdoul Mbaye de rappeler qu’au plan des finances publiques, lui et ses camarades n’ont jamais cessé d’alerter Macky Sall et son gouvernement. Un coup d’œil dans le rétroviseur permet à Abdoul Mbaye d’affirmer qu’en avril 2012, «lorsque le gouvernement de Abdoul Mbaye était en place jusqu’en septembre 2013, le prix du baril était à 120 dollars et en début 2015 à 115 dollars. Donc, on est très loin lorsqu’on est à 70 dollars», comme le dit Amadou Ba.
Le président de l’Act d’ajouter que le régime présidentiel du Sénégal est considéré comme hyper-présidentiel. Pour lui, Macky Sall ne laisse aucune parcelle de liberté aux autres pouvoirs. «Or la démocratie doit être construite sur l’indépendance des pouvoirs», analyse l’ancien Premier ministre. Avant de poursuivre, comme le nouveau type de Sénégalais réclamé en 2011, que le Sénégal a également besoin d’un nouveau type de dirigeant. Et que, dit-il, c’est l’ensemble des valeurs qu’il faut restaurer aussi bien au niveau des gouvernants qu’au niveau des administrés, «mais principalement au niveau des gouvernants». A ce moment-là, conclut-il, «sans peine, il sera aisé de retrouver également ces valeurs restaurées au niveau des populations».
Baba MBALLO