A quelques heures de la célébration du grand Magal de Touba, l’eau se fait rare dans certains quartiers de la cité religieuse. De Darou Minam à Darou Khoudoss en passant par les quartiers intermédiaires, tous envahis par des hôtes venus de toutes parts, les populations crient leur soif et interpellent le ministre de l’Hydraulique, Mansour Faye.
Malgré, les assurances du ministre de l’Hydraulique, Mansour Faye, pour un approvisionnement correct de l’eau lors de la célébration du grand Magal de Touba, force est de constater que certains quartiers risquent de passer cette fête religieux sans ce liquide précieux. S’y ajoute une forte chaleur qui rend les choses très compliquées. Au quartier Darou Minam, les habitants qui se préparent à accueillir les fidèles mourides émettent leurs craintes et déplorent cette situation. C’est le cas de ce père de famille du nom de Mohamadane Sylla, trouvé assis devant la porte de sa maison. «Nous ne voyons aucune goutte d’eau le matin. Pour avoir de l’eau, il va falloir patienter jusqu’à 23 heures ou plus. Et cela nous cause beaucoup de difficultés. Chaque année les autorités nous promettent que le problème de l’eau sera réglé à Touba, mais rien», fustige-t-il. Il estime que c’est très difficile avec cette canicule où les personnes ont besoin de beaucoup plus d’eau. De son avis, les gens peuvent ne pas manger ou se laver, mais il est impossible de rester un jour sans eau. Il soutient que pour pallier ce manque d’eau, ils sont obligés de patienter jusqu’au 23 heures, pour espérer avoir de l’eau et remplir leurs bassines. Même si, renseigne-t-il, l’eau du bassin ne peut servir que pour se laver mais pas pour boire, parce qu’elle n’est pas potable. «Nous achetons des sachets d’eau pour étancher notre soif. C’est très dur pour nous», confie-t-il.
Au quartier Darou Khoudoss, c’est aussi le même constat. Ici, les populations qui préparent activement l’évènement religieux sont confrontées à un sérieux manque d’eau. Khady Sylla est pressée de se prononcer sur ce sujet. La fille âgée d’une vingtaine d’années dénonce cette situation. Elle appelle les autorités à trouver des solutions. «Il faut que les autorités nous aident. Il n’est pas facile de faire un Magal sans eau surtout avec tous ces étrangers. Nous aimerions vraiment avoir suffisamment d’eau pour pouvoir accueillir convenablement nos hôtes. Mais malheureusement comme vous le voyez, il n’y a aucune goutte d’eau même pas pour faire les ablutions. Nous dépensons beaucoup d’argent en achetant des sachets d’eau pour étancher notre soif», déplore-t-elle.
A quelques mètres de-là, devant un bâtiment R+2, un jeune garçon s’affaire sur une bassine d’eau pour remplir ses bidons. Moussa Tall est envoyé par sa famille pour chercher de l’eau. «Nous recevons chaque année des étrangers qui viennent chez nous pour le Magal. Mais puisque l’eau ne vient qu’à des heures tardives, mon père m’a envoyé pour venir chercher de l’eau avant que nos hôtes ne viennent. J’ai quitté de très loin pour venir s’approvisionner chez des parents qui détiennent une bassine», déclare le garçon qui tire difficilement un bidon de 20 litres qui fait 2 fois son poids. Pour le moment, ces populations tenaillées par la soif et la chaleur accablante qui sévit dans la cité religieuse prennent leur mal en patience, en attendant que les autorités réagissent.
Samba BARRY
(Envoyé spécial)