Le limogeage du ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye, du Gouvernement, c’est la réclamation osée, formulée par des acteurs de l’élevage, membres de l’Association pour le développement intégré de l’élevage (Adie). «En six années, nous n’avons vu aucune réalisation d’Aminata Mbengue Ndiaye en dehors de la politisation de son secteur. Car son ministère est transformé en cabinet politique pour le Parti socialiste. C’est pourquoi, nous réclamons son départ», a fait comprendre Moussa Seck Sow, leur président, par ailleurs membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Lequel reproche à la «Lionne du Ndialmbour» le non respect des engagements du chef de l’Etat envers les éleveurs. «Le Président a donné beaucoup de moyens à Aminata Mbengue Ndiaye mais elle les prend pour les distribuer aux éleveurs de sa formation politique, le Parti socialiste, alors qu’un ministre doit être neutre. Même dans les rencontres de l’élevage auxquelles le Président prend part, ses services refusent de donner la parole aux collègues dès qu’ils soupçonnent qu’ils cherchent à exposer les vrais problèmes du secteur».
Evoquant l’approvisionnement du marché en moutons pour la fête musulmane de Tabaski et leur cherté qui troublent la quiétude des populations, M. Seck Sow charge encore sur le ministre que nous n’avons pu joindre. Et c’est pour dénoncer l’injustice dont ils se disent victimes : « Nous ne pouvons pas comprendre que pour les commerçants, lorsque l’oignon local est récolté, l’Etat prend la décision de geler les importations. Mais pour les éleveurs, qui paient constamment la taxe municipale journalière et un vétérinaire pour soigner nos moutons, ce n’est jamais le cas. Car, avec l’opération Tabaski enclenchée par le Gouvernement, il y a danger puisqu’on se pose la question de savoir si les moutons qui entrent sur notre territoire seront contrôlées et vaccinées. Parce qu’il y a une maladie dénommée +Faasa+ en pular qui commence à menacer le bétail».
Ces acteurs de l’élevage, très remontés contre leur ministre de tutelle, interpellent le Président Macky Sall, pour qu’il intervienne pour réguler leur secteur afin d’éviter de mauvaises surprises. Théodore SEMEDO