Ils étaient venus nombreux manifester devant la mairie de Rufisque, hier, pour réclamer plus d’équité et de transparence dans la gestion de la mairie. Ce sont les travailleurs municipaux de la vieille ville qui ont envahi les locaux de l’institution municipale.
Ils ont dénoncé le recrutement de 48 employés alors que d’anciens travailleurs, au nombre de 450, sont encore licenciés sans aucun droit. «Nous sommes victimes d’une magouille orchestrée par le fils du maire Adama Niang. Nous faisons face à un recrutement abusif de la part du maire qui règne en maître dans la municipalité», déclare Ibrahima Ndiaye, porte-parole des anciennes contractuelles de la brigade qui qualifie ce qui se passe à Rufisque de «scandaleux ».
Pour lui, tout est parti du refus des employés municipaux de saboter l’arrivée du président de la République, Macky Sall dans la vieille ville. «Il nous a demandés de saboter l’arrivée du président de la République. On a refusé de le faire. Par la suite, le fils du maire en personne nous a dit d’obtempérer, sinon il sévira. Il a même promis de nous mettre à la porte. Et aujourd’hui, il a tenu parole. Pis, il a embauché sa femme et ses proches dans la mairie. Nous sommes 150 agents licenciés et remplacés par d’autres. Et nous trouvons cela anormal», a encore lancé Ibrahima Ndiaye qui interpelle le président de la République et le ministre de tutelle, Oumar Gueye.
«On les a élus et ils nous doivent respect», indique le porte-parole des licenciés. Pour sa part, le fils du maire et par ailleurs directeur des services techniques confirme le scandale. Pour lui, les mouvements d’humeur concernent les anciens contractuels de la brigade qui méritent largement d’être compris. «Ils ont cru en moi, à ma façon de gérer le désencombrement et l’assainissement de Rufisque. Ils se sont joints à moi dans ce combat et on a réussi tant bien que mal. Mais le problème est que je devrais sélectionner 48 sur 54. Ce qui est hyper difficile. J’ai sélectionné en toute responsabilité les 48 travailleurs les plus méritants », souligne Adama Niang.
Pour lui, la situation ne peux pas changer, au regard des difficultés dont fait face la mairie en ce moment. «Devant l’impossible nul n’est tenu. On s’en tient maintenant aux 48 espérant que sous peu nos difficultés de trésoreries seront réglées et qu’on puisse prendre d’autres personnes méritantes. Qui sélectionne, élimine et j’ai sélectionné. Tout le monde ne pouvait pas figurer sur la liste», clame-t-il.
Najib SAGNA
