Les moustiques ont fini de mettre mal à l’aise les Koldois. Ces derniers se ruent vers les officines pour se protéger des bestioles. Et les cérémonies d’action sociale sont souvent envahies par les nécessiteux espérant bénéficier d’un outil de prévention.
(Correspondance) – Diabou Diaïté, sexagénaire vit à Bantanguel, un quartier de la commune de Kolda. Tout sourire, elle vient d’acquérir une moustiquaire des mains du président de l’Association de la jeunesse koldoise (Ajk). «Je suis tellement contente que je ne ferai que remercier mon bienfaiteur. Depuis le début de l’hivernage, les moustiques ont envahi les maisons. Tous ceux qui étaient venus répondre à l’appel du bienfaiteur n’ont pas pu avoir une moustiquaire. Pourtant, il y en avait 500», lance la vieille dame, le visage dégoulinant de sueur.
A Kolda, notamment dans la commune, les moustiques pullulent dans les domiciles. Et les moustiquaires s’arrachent comme de petits pains dans les officines ou dans les cérémonies d’action sociale. Mamadou Kandé est employé dans une pharmacie située dans le quartier Sikilo. Après avoir vendu le premier stock, son patron a fait une nouvelle commande d’environ 1 000 Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda) pour permettre aux populations de se protéger des bestioles. La mairie a procédé au curage des canaux, ce qui est largement insuffisant pour prévenir la propagation des moustiques. De son côté, le service d’hygiène n’a effectué aucune campagne de saupoudrage, comme il y a de cela quelques années. Les agents du service d’hygiène invoquent un manque d’intrants que doit fournir la municipalité pour lancer la campagne. «Si l’Etat veut combattre le paludisme, il doit distribuer des moustiquaires comme l’ont fait ces jeunes (Ajk, Ndlr) afin de protéger les populations des moustiques», ajoute Diabou Diaïté, tenant une moustiquaire à la main gauche. A Hilèle, un autre quartier jouxtant le fleuve, Coumba porte les lamentations de ses voisins. «Ici, les moustiques sont voraces. Ils piquent. Ils piquent. Même en milieu de journée, on est parfois obligé de monter la moustiquaire pour pouvoir récupérer», lance-t-elle, dénonçant l’insalubrité qui règne dans le quartier. Pour elle, les saletés jetées à-tout-vas favorisent la prolifération des bestioles indésirables.
En attendant, l’Association de la jeunesse koldoise n’attend pas pour prévenir les Koldois des moustiques. Son président, Mohamed Dianko Souaré Diallo, est clair : «Nous avons pour objectif de distribuer 2 000 moustiquaires. Nous avons également prévu de distribuer des détergents et d’organiser une journée de don de sang.» Certes, l’objectif est ambitieux, mais il risque de ne pas être atteint. Mohamed Dianko Souaré Diallo affirme que le Programme national de lutte contre le paludisme, dont l’Ajk est partenaire, a changé les données. Et donc, l’Ajk voit ses ambitions diminuer. Elle prévoit de distribuer 500 moustiquaires.
Baba MBALLO