Pour le gouvernement, le débat autour du système de parrainage relève de la diversion.
Car, selon le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, la seule nouveauté est qu’il s’étend désormais aux partis politiques.
Le débat sur l’intégration du système de parrainage pour la prochaine présidentielle est loin de connaître son épilogue. Après les sorties virulentes des différents partis politiques sur cette nouvelle stratégie du régime en place, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall a saisi le passage du gouvernement devant l’Assemblée nationale pour apporter des précisions. D’abord, il assure que le Sénégal a eu à pratiquer le parrainage des élus à l’élection présidentielle de 1963, 1968, 1973. De même, il souligne que depuis 1991, le pays pratique le parrainage citoyen. Ainsi, il estime que la nouveauté dans le nouveau projet qui a été adopté en Conseil des ministres, c’est que cette exigence du parrainage des citoyens d’une candidature à la présidentielle s’applique à toutes les candidatures. Cela, dit-il, quelle soit une candidature indépendante, investie par un parti politique ou coalition de partis.
Pour le Garde de Sceaux, il s’agit de la fin de ce qu’il considère comme une discrimination entre candidatures indépendantes et candidatures de partis politiques. «Désormais tout citoyen sénégalais soucieux de formuler une offre politique et de candidater un citoyen, doit si le texte est adopté par les députés, présenter sa candidature avec un parrainage de 1 % du fichier électoral général. Par exemple, s’il y a six millions 500 mille inscrits, ces 65 mille dans 7 régions à raison de 2 000 par régions. C’est la seule nouveauté», s’est-il défendu devant les députés. En outre, il relève que ce parrainage introduit une certaine rationalisation des candidatures en établissant un dispositif permettant d’avoir des candidatures significatives et de qualité. Mais également, ajoute-t-il, que le pays ne se retrouve pas avec plusieurs candidatures qui grèvent le budget de l’Etat. «La plupart des grandes démocraties dans le monde pratique le système du parrainage. Cela veut dire quand on doit se présenter à une élection notamment, à celle de la présidentielle, il y a toujours un système de parrainage. Le parrainage peut-être le parrainage par les élus. C’est le cas qu’on a en France où pour être candidat à la présidentielle, il faut être parrainé par 500 élus. Le parrainage peut être aussi un parrainage citoyen. Cela veut dire que ce sont les citoyens qui parrainent votre candidature. C’est la règle dans la quasi-totalité des démocraties», a insisté le ministre de la Justice. Qui estime ainsi rendre justice aux candidats indépendants qui avaient des difficultés à remplir les conditions nécessaires pour aller à une élection.
«La particularité c’est que cette exigence de parrainage par des citoyens à une candidature à la présidentielle ne s’applique qu’aux candidats indépendants. C’est pourquoi, il était plus difficile dans notre pays d’être candidat indépendant que candidat investi par un parti politique», a-t-il noté.
Adama COULIBALY