Le déficit de pédiatres dans les structures sanitaires au Sénégal laisse sans voix Pr Saliou Diouf.
Lui-même pédiatre et directeur de l’Institut de pédiatrie sociale de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le Pr Diouf a déploré cet état de fait. C’était hier, lors de la cérémonie de lancement d’un master en pédiatrie.
Le Sénégal traîne un manque criard de pédiatres dans les hôpitaux et les districts sanitaires. Hier, lors de la cérémonie de lancement d’un master en pédiatrie, Pr Saliou Diouf, directeur de l’Institut de pédiatrie sociale de l’Ucad a saisi l’occasion pour tirer la sonnette d’alarme. «Dans notre pays, et pour des dizaines d’années encore, les pédiatres seront insuffisants. Car le gap est très important. Même s’il y a eu des efforts ces dernières années le nombre reste insuffisant. Il y a certaines régions où il n’y a pratiquement pas de pédiatre. Cela pose problème», regrette Pr Diouf. Même s’il dit ignorer le ratio pédiatre par rapport au nombre d’habitants, défini par l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), il reste convaincu qu’il y a un gap énorme à combler dans notre pays.
Pour le spécialiste de la pédiatrie, dans les normes couramment admises, même dans les districts sanitaires où on prend en charge les enfants, il devait y avoir des pédiatres. Malheureusement, dans les régions médicales parfois il n’y a aucun spécialiste. Ce qui, de son avis, est révélateur de l’importance du gap dans toutes les structures sanitaires du Sénégal.
Le Pr Diouf a fait ce constat en marge du lancement d’un master en pédiatrie. Lequel, dit-il, vient à son heure, parce qu’il constitue une alternative crédible par rapport à la prise en charge des problèmes de la santé de l’enfant au niveau le plus périphérique. Et les sages-femmes et infirmières formées dans le domaine de la santé et de la survie de l’enfant peuvent participer à la résolution des problèmes au Sénégal et dans la sous-région. Car, il est souvent noté une absence de filières de formation dans le domaine. Ce qui entrave leur progression au plan académique.
Selon les données de l’Institut de pédiatrie sociale de Pikine-Guédiawaye, 28 mille enfants sont consultés chaque année ; 6 mille consultations prénatales, 3 mille consultations post natales ; 2 mille consultations de planification familiale et 11 mille activités de vaccinations par an. Au niveau des centres de réhabilitation nutritionnelle, les diagnostics ont révélé que 20 à 30 enfants souffrent d’une malnutrition sévère.
Samba BARRY